Bachar al-Assad est tombé ! Vive le peuple syrien !
En une dizaine de jours, l’un des régimes les plus brutaux de la planète est tombé. Des scènes de liesse, notamment lors de l’ouverture des prisons où certaines personnes étaient emprisonnées parfois depuis des décennies, se sont succédé. Ce dimanche 8 décembre, les statues de la famille Assad tombent dans toutes les villes de Syrie et toutes les communautés y participent.
Bachar al-Assad, fossoyeur violent de la révolution syrienne, fils et digne successeur du dictateur Hafez al-Assad qui officiait dans les années 1980, a fui le pays sans donner de nouvelles.
À la tête d’un régime qui utilisait les divisions religieuses pour se maintenir au pouvoir, Bachar al-Assad avait été proche de tomber lors du printemps arabe de 2011 et notamment des révoltes massives dans son propre pays. La répression meurtrière, les arrestations et la torture généralisée, les dizaines de milliers de disparitions, l’utilisation de l’armée et des armes chimiques comme politique de terreur contre sa population ont militarisé cette révolution populaire. En près de 15 ans, Assad a massacré et causé la mort d’un demi-million de personnes.
S’en est suivi une dizaine d’années de guerre civile où divers groupes et factions sont intervenues avec l’immixtion de pays extérieurs (monarchies pétrolières, Turquie, Russie, Iran et Hezbollah libanais, mais aussi la France et les États-Unis) ainsi que le déploiement de l’État islamique/Daech qui ont écrasé le peuple syrien. Sans oublier les agressions israéliennes continues. Nous condamnons d’ailleurs l’invasion de la zone tampon du Golan par Israël ce matin.
L’offensive réalisée ces derniers jours par des groupes rebelles syriens, profitant de l’opportunité de l’affaiblissement du Hezbollah, a montré la déliquescence des armées et des soutiens de Bachar.
Nous nous réjouissons de la fin de son règne. Nous sommes solidaires des aspirations émancipatrices et démocratiques des peuples de Syrie, que les forces kurdes portent notamment. Rien n’est réglé pour le peuple syrien qui reste sous la contrainte de différents groupes militaires et politiques aux intérêts contradictoires et le plus souvent réactionnaires.
La fin de la dynastie Assad doit permettre d’assurer le droit des peuples et des minorités en Syrie, la démocratie et la justice sociale.
Montreuil, le 8 décembre 2024