Les juges d’instruction du pôle Santé publique du tribunal judiciaire de Paris ont donc suivi docilement le Parquet en prononçant, lundi 2 janvier, une ordonnance de non-lieu face aux plaintes déposées pour l’empoisonnement au chlordécone. Les grands propriétaires des bananeraies et l’État colonial français qui a autorisé, par des décrets dérogatoires successifs, l’empoisonnement de 92% des MartiniquaisES et 95% des GuadeloupéenEs ne sont ni responsables ni coupables.
Le chlordécone était interdit aux USA depuis 1976, classé cancérigène par l’OMS dès 1979, mais les grands propriétaires des bananeraies ont obtenu de l’État français, par des décrets dérogatoires successifs, l’autorisation de polluer et d’empoisonner les AntillaisES, leur terre et leur eau jusqu’en 1993. Avec ce non-lieu, l’État français s’est ainsi absous lui-même.
Dans leur appel du 28 mai dernier, le collectif martiniquais des organisations, prévoyant déjà ce déni de justice, appelait à la continuation de la lutte devant les tribunaux et dans la rue pour la justice, les réparations collectives prises intégralement en charge par l’État français et les profiteurs de l’empoisonnement. « L’ensemble des avocats a l’intention de continuer les procédures, c’est-à-dire de contester cette décision. Ils vont faire appel et, si l’appel ne va pas dans notre sens, de contester devant la Cour de cassation et d’aller s’il le faut devant les instances européennes » a déclaré le 6 janvier Philippe Pierre-Charles, membre du collectif Lyannaj pou Dépolyé Matinik.
Le NPA est et restera au côté des AntillaisES face à cette nouvelle manifestation du mépris néocolonial, et se tient disponible pour la construction de toute initiative de solidarité.
Montreuil, le 7 janvier 2023