L’offensive visant le mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) contre Israël se poursuit. Le 20 octobre dernier, la Cour de cassation a rendu deux arrêts confirmant la condamnation de 14 militants de BDS Mulhouse et considérant que l’appel au boycott d’Israël était illégal. À Montpellier, la Préfecture a interdit deux rassemblements organisés les 31 octobre et 7 novembre, tandis qu’à Toulouse, quatre militants seront jugés le 9 décembre prochain.
Cette campagne de criminalisation est scandaleuse, et le cynisme de ceux qui veulent rendre illégale une campagne dirigée contre un État violant quotidiennement le droit international est révoltant. BDS ne demande en effet rien d’autre que la satisfaction des droits nationaux des Palestiniens, maintes fois consacrés par les résolutions de l’ONU, et la mise en place de sanctions contre l’État d’Israël, le seul véritable hors-la-loi de toute cette affaire.
C’est parce que la « communauté internationale » est incapable de demander des comptes à Israël et n’a pas le courage de faire respecter ses propres décisions que la campagne BDS s’est développée au cours des dix dernières années. Les militants de BDS n’appellent à la haine contre personne : ils sont au contraire animés par une révolte légitime contre les injustices subies par le peuple palestinien et contre le silence complice des grandes puissances.
La France est le seul au pays au monde – avec Israël – qui criminalise le mouvement BDS. Pour certains, la défense de la liberté d’expression est de toute évidence à géométrie variable. Le gouvernement Hollande-Valls, qui se targue de donner des leçons de « démocratie » et de « droits de l’homme » aux quatre coins du monde, devrait commencer par balayer devant sa porte. Dénoncer la politique du gouvernement Netanyahou et appeler à des sanctions contre Israël est en effet non seulement un droit, mais plus que jamais un devoir.
Le NPA apporte son soutien à la campagne BDS, à tous les militants poursuivis, exige l’abandon de l’ensemble des procédures judiciaires en cours et demande l’abolition de la circulaire Alliot-Marie (2010) qui recommande au Parquet de poursuivre les personnes appelant au boycott d’Israël. Nous ne nous laisserons pas intimider, et nous continuerons de participer à la campagne BDS tant que justice ne sera pas rendue au peuple palestinien.
Montreuil, le 9 novembre 2015
La pétition demandant la relaxe des 4 inculpéEs est en ligne.