Européennes : attention, danger ! Des mobilisations à amplifier, une perspective anticapitaliste et internationaliste à construire
Les vents mauvais continuent de souffler sur l’Europe. Sur les braises d’une Union européenne faite pour les banques et par les barbelés, l’extrême droite engrange le fruit des colères légitimes pour les dévoyer sur le terrain du racisme et de la lutte du touTEs contre touTEs. L’opération de Macron - transformer l’élection en plébiscite pour sa politique, celle là-même qui est contestée depuis six mois dans la rue et sur les rond-points - a échoué : ce scrutin est devenu un référendum anti-Macron au seul profit du Rassemblement national, que Macron et LREM ont désigné durant la campagne comme leur seul adversaire, au sein d’une alternative mortifère.
Le Pen et Macron, les deux meilleurs ennemis, ont fait cavalier seul dans les urnes sur le dos des intérêts du monde du travail, de la très grande majorité de la population. Arrivé en tête ce soir, le danger du RN, notre pire ennemi, est donc lourd. D’autant plus dans un tableau où les forces de gauche sont historiquement faibles. Si EELV a pu profiter notamment des préoccupations écologiques grandissantes et des mobilisations pour la justice climatique pour engranger des voix, le faible score des autres composantes de la gauche - quels que soient leur histoire et leur programme - est un signal adressée à touTEs.
Plus que jamais, l’heure est à la construction des résistances, à travailler à leur convergence. Les votes ne nous protègent pas des injustices sociales, de la casse des services publics, du racisme et de la xénophobie, du réchauffement climatique, nous en avons encore la preuve ce soir. Sur les lieux de travail et d’étude, sur les ronds-points, nous devons nous organiser, débattre de comment, ensemble, notre camp social peut reprendre la main et remporter des victoires sur nos revendications. Les résultats de ce soir, s’ils sonnent comme un avertissement, ne font pas disparaître les luttes de ces derniers mois qui doivent continuer.
Ces résultats montrent aussi que les petits calculs boutiquiers ne peuvent plus être de mise. Personne ne peut prétendre représenter à lui seul un quelconque rassemblement, une quelconque expression populaire des intérêts de la majorité. Il y a urgence à tracer une perspective d’émancipation, révolutionnaire, à regrouper les forces de l’anticapitalisme, à reconstruire une représentation politique pour les exploitéEs.
Contre les ennemis du monde du travail, meilleurs amis du capital, le combat continue.
Montreuil le dimanche 26 mai