Alors que l’offensive sanglante du dictateur turc Erdogan contre le canton kurde d’Afrin entre dans son deuxième mois, le régime Assad et son allié russe ont intensifié leurs bombardements contre la Ghouta orientale.
Les 400 000 habitantEs de la zone, assiégés depuis 2013, subissent depuis trois semaines un véritable déluge de fer et de feu, avec des bombardements massifs qui atteignent habitations, écoles, marchés, hôpitaux… On dénombre des centaines de mortEs et des milliers de blesséEs, et les témoignages qui parviennent de la zone sont sans ambigüité quant à l’étendue du massacre. Dans la Ghouta comme dans la zone d’Idlib, les témoignages indiquent en outre que les attaques à l’arme chimique seraient en pleine recrudescence, avec notamment des bombardements de barils de chlore largués depuis des hélicoptères de l’armée.
Face à cette fureur meurtrière, le peuple syrien est de nouveau tragiquement seul, et ce ne sont pas les déclarations belliqueuses de certains dirigeants occidentaux qui y changeront quoi que ce soit. Les bourreaux Assad et Poutine savent en effet qu’ils sont en position de force et que les occidentaux les considèrent désormais comme incontournables : on se souvient ainsi qu'en juin dernier, Macron affirmait qu’il ne voyait pas de « successeur légitime » au dictateur syrien.
L’isolement du peuple syrien renforce la nécessité de notre solidarité avec sa lutte démocratique et sociale contre le régime Assad et ses alliés russe et iranien, contre les forces intégristes et contre toutes les interventions militaires étrangères qui ne génèrent que plus de chaos et renforcent Assad. Il n’y aura pas d’issue pour le peuple syrien sans un arrêt immédiat des bombardements et sans un processus de transition politique associant l’ensemble des forces démocratiques et refusant l’inacceptable préalable du maintien du bourreau Assad au pouvoir.
Montreuil, le 22 février 2018