Hier soir, des groupes de fachos, qui avaient appelé à organiser des violences dans les rues à l’occasion du match France-Maroc, ont mené des attaques racistes dans plusieurs villes (Lyon, Montpellier, Nice…). À Paris, une quarantaine d’entre eux ont été interpellés alors qu’ils se rendaient, armés, sur les Champs-Élysées, dans le but évident d’y commettre là aussi des violences.
Depuis plusieurs jours, ces groupes de fachos ont été chauffés à blanc par diverses déclarations de figures de l’extrême droite, au premier rang desquelles Éric Zemmour, qui ont eu tapis rouge dans les médias pour déverser leur haine : contre les MarocainEs résidant en France, contre les franco-marocains, contre les FrançaisES d’origine marocaine et plus généralement arabe, etc.
Au-delà, ces agitateurs d’extrême droite, dont les propos ont pu être relayés par des élus des « Républicains », ont tenté de repeindre le match France-Maroc en « choc des civilisations footballistique », s’appuyant sur une rhétorique faisant écho au fantasme raciste et conspirationniste du « grand remplacement ».
Les violences racistes d’hier soir ne sont pas un coup de tonnerre dans un ciel serein, et font en réalité suite à une multiplication des agressions commises par des groupuscules d’extrême droite, contre des locaux politiques, syndicaux et associatifs, contre des personnes LGBTI, contre des femmes, contre des personnes racisées, contre des manifestations syndicales et féministes… Ces groupuscules se croient tout permis et le moins que l’on puisse dire est que l’ambiance générale les conforte dans ce sentiment.
Avec ses 88 députés, le RN a pignon sur rue pour déverser ses discours de haine, en cela bien secondé par Les Républicains et leur nouveau président Éric Ciotti, dont les propositions et les postures ressemblent à s’y méprendre à celles de Le Pen et Bardella. Et que dire du gouvernement et du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui, avec la nouvelle loi sur l’immigration, contribuent à renforcer la stigmatisation des étrangerEs, le racisme et l’islamophobie.
Il y a quelque chose de pourri dans ce pays, et les violences racistes d’hier soir résonnent comme un nouvel avertissement. Il est temps de construire une riposte antifasciste, radicale et unitaire, incluant partis, associations, syndicats, collectifs antifascistes, mouvements antiracistes, féministes, LGBTI… Pour développer les mobilisations contre l’extrême droite, notre ennemi mortel, mais aussi contre celles et ceux qui, par leur discours et par leurs politiques autoritaires, racistes et antisociales, lui pavent le chemin vers le pouvoir.
Montreuil, le 15 décembre 2022