Édouard Philippe tente d’éteindre le feu que le gouvernement a lui-même allumé. En annonçant ce matin la suspension pendant six mois d’une hausse de la taxe sur le carburant, il signifie qu’il va revenir à la charge dans six mois, car suspension ne veut pas dire renoncement. Ces mesures sont loin de répondre à la colère des classes populaires ni à leurs revendications contre la vie chère et l’injustice fiscale, car la contestation est bien plus globale, comme le montre le mot d’ordre de « Macron démission ! » largement repris dans le mouvement. Ce pouvoir est illégitime et il ne s'en sortira pas avec quelques mesures très limitées et temporaires...
Pour répondre à l’urgence sociale et écologique, il faudrait d’abord commencer par rétablir un peu de justice fiscale, en retirant les taxes sur les produits de première nécessité et en faisant payer les riches. De plus, pour « vivre et pas survivre » comme le disent les gilets jaunes, il faut une augmentation générale des revenus de 300 euros et un SMIC à 1700 euros. Pour qu’une transition écologique soit possible et socialement juste, il faut le développement des transports collectifs, l’arrêt de la spéculation immobilière, la suppression des taxes et impôts indirects, ainsi que la taxation des profits. Et aux revendications des gilets jaunes viennent aujourd’hui s’ajouter celles des lycéenEs et étudiantEs qui demandent le retrait de Parcoursup, de la réforme du lycée et de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiantEs étrangers. Macron et son gouvernement ne s’en sortiront pas en continuant la violente fuite en avant de ces derniers jours contre les manifestantEs.
Le NPA appelle le monde du travail, la jeunesse, l’ensemble de la population, à se mobiliser ce samedi lors de la nouvelle journée de mobilisations des gilets jaunes, à créer toutes les convergences, notamment avec les marches pour la justice climatique qui ont lieu le même jour. Le plus massivement possible doit s’exprimer ces prochains jours le rejet de Macron et de sa politique. Le pouvoir commence à reculer, c’est le moment d’y aller touTEs ensemble, de manifester, de bloquer l’économie, notamment par la grève. Macron doit céder, sinon il faut qu'il parte.
Montreuil, le 4 décembre 2018