Dix-neuf jours après le meurtre de Berta Cáceres, militante écologiste hondurienne mondialement reconnue pour sa lutte, entre autres, contre des projets de barrages, c’est au tour de Bazooka Rhadebe d’être assassiné par huit balles dans la tête devant son fils de quinze ans.
Bazooka était le président du Comité de crise d’Amadiba, élu par sa communauté pour lutter contre les projets miniers de la société australienne MRC qui veut extraire le titane du sable des dunes et des plages de la région d’Amadiba sur la Côte sauvage dans la province du Cap oriental en Afrique du sud. Le sable serait extrait à Xolobeni sur une profondeur de 20 m ce qui détruirait les terres ancestrales et le mode de vie de la communauté d’Amadiba.
L’assassinat de Bazooka Rhadebe survient après une série d’intimidations culminant par des fusillades. Les responsables ont été relâchés par la police. Les militants les plus en vue ont dû quitter leurs villages et s’installer à Port Edward dans la province voisine de KwaZulu Natal et doivent donc faire des heures de route pour aller visiter leur communauté.
Les meurtres de Berta Cárceres et de Bazooka Rhadebe ont de nombreux points communs : des communautés qui tentent de préserver leurs territoires contre des projets mortifères, des sociétés qui ne se contentent pas d’intimider les opposants mais n’hésitent pas à utiliser des hommes de main pour éliminer physiquement leurs leaders et finalement, un pouvoir corrompu qui soutient ces sociétés, une police qui non seulement ne protège pas ses citoyens, mais les harcèle, protège les meurtriers et va même jusqu’à inculper les assassins dans la communauté martyrisée. L’ANC en qui le peuple sud-africain avait placé tant d’espoir montre ici son niveau de corruption et sa nature mafieuse.
Le NPA exprime sa solidarité avec la famille de Bazooka Rhadebe ainsi qu’avec les membres de la communauté d’Amadiba. Les dirigeants de MRC doivent être arrêtés et rendre des comptes, tous les projets miniers sur la Côte sauvage, la région côtière sans doute la mieux préservée du pays, doivent être abandonnés et les populations de cette province, (l’ancien Transkei), particulièrement maltraitées durant l’apartheid, doivent être maîtresses de leur avenir.
Montreuil, le 25 mars 2016