Le 11 juin à Paris, salle Victor Hugo – 101 rue de l’Université – aura lieu une conférence humanitaire pour la paix au Pays Basque, organisée par la Ligue des Droits de l’Homme, Bake Bidea (le Chemin de la Paix), le Groupe International de Contact, la Fondation Berghof (Allemagne), Conciliation Resources (Angleterre), et le Foro Social para la paz en Pais Vasco. C’est la première fois qu’une initiative de ce type a lieu à Paris. Elle permettra de présenter la situation au Pays Basque et les différentes questions liées au nouveau contexte.
Il y a en effet bientôt quatre ans, le 17 octobre 2011, s’est tenue à Saint Sébastien la conférence internationale de paix qui s’est terminée par la déclaration d’Aiete. En particulier, cette déclaration invitait « l’ETA à déclarer publiquement l’arrêt définitif de toute action armée » et « encourageait vivement les gouvernements d’Espagne et de France à bien l’accueillir et à consentir l’ouverture d’un dialogue… ». Trois jours plus tard, l’ETA annonçait l’arrêt définitif de la lutte armée.
De nombreuses personnalités et organisations du Pays Basque se sont activement engagées dans le processus de paix : forums, débats publics, rassemblements, manifestations se sont multipliés. Un processus unilatéral car à ce jour, les Etats espagnol et français font la sourde oreille et se refusent à tout dialogue. La répression continue avec mandats d’arrêts européens (MAE), procès, emprisonnements. Les droits les plus élémentaires des prisonnier-e-s et des exilé-e-s politiques basques sont bafoués. Ainsi, malgré la loi Kouchner de 2004, a été récemment refusée la suspension de peine demandée par Ibon Fernandez Iradi, incarcéré à la prison de Lannemezan : la sclérose en plaques dont il souffre « n’est pas invalidante »!
Le NPA dénonce la répression et l’attitude de blocage des gouvernements espagnol et français et se prononce pour :
- la libération immédiate des prisonnier-e-s gravement malades
- la libération conditionnelle immédiate pour celles et ceux qui en remplissent les conditions
- la fin immédiate de la dispersion c’est à dire le regroupement et le rapprochement du Pays Basque pour les prisonnier-e-s
- le retour des exilé-e-s
- la fin des mesures et législations d’exception dont le MAE
Au delà, tous-tes les prisonnier-e-s doivent être libérés, et l’amnistie générale doit être partie intégrante de la résolution du conflit.
Le NPA réaffirme pour le peuple basque son droit à l’autodétermination. Il ne peut y avoir de résolution politique du conflit sans l’exercice de ce droit démocratique le plus élémentaire pour un peuple, celui de décider de son destin.
Plus que jamais, la poursuite et l’intensification de la mobilisation sont nécessaires pour imposer aux Etats l’ensemble de ces revendications, avec le soutien actif des organisations du mouvement ouvrier et démocratique, au Pays Basque comme au niveau hexagonal et international.
Philippe Poutou, porte parole du NPA, portera notre solidarité à la conférence.
Montreuil, le 9 juin 2015