Le 6 novembre, par la voix de son Premier ministre, le gouvernement a annoncé un nouveau train de mesures anti-immigréEs : les médias ont surtout retenu la réactivation d’une politique de quotas pour l'immigration économique, politique d’ « immigration choisie et non subie » élaborée et impulsée sous Sarkozy afin de satisfaire au mieux les besoins du patronat dans les secteurs où il peine aujourd'hui à recruter.
L'autre mesure « phare » est la restriction de l'accès et du champ d'application de la protection sociale des étrangers, que ce soit pour la Protection universelle maladie (PUMa, pour les demandeurEs d'asile) ou l'Aide médicale d'État (AME, pour les sans-papiers) : au mépris d'un devoir élémentaire d'humanité comme du souci de la santé publique, les demandeurEs d'asile, à l'issue d'un parcours migratoire souvent ravageur sur le plan physique et mental, seront dorénavant privés durant trois mois (minimum) de toute protection sociale.
Les autres mesures (durcissement des critères de naturalisation, accélération des procédures d'expulsion pour les mineurEs issus des pays dits « sûrs », lutte contre les campements de migrantEs, construction de trois nouveaux centres de rétention...) ont été annoncées sur fond de discours nauséabond autour de la « reprise en main du contrôle des flux migratoires », de la dénonciation du prétendu « tourisme médical », de « lutte contre les fraudeurs », et autres éléments rhétoriques empruntés à la droite et à l'extrême-droite.
Ces mesures, en parfaite continuité avec la précédente loi Collomb, n'ont en soi rien de nouveau : mais elles dénotent (au moment où l'IFOP nous apprend que l'immigration n'arrive qu'en sixième position dans les « préoccupations des Français ») la volonté du gouvernement de flatter l'électorat des Républicains et du Rassemblement national : dans la perspective des municipales, il préfère faire porter le débat politique sur ce sujet plutôt que sur le chômage, la santé, l'école ou les retraites...
Le NPA dénonce ces mesures anti-migrantEs et leurs effets sur la multiplication des actes racistes et islamophobes. Il se mobilisera au côté des premierEs concernéEs et s'attèle, dans la perspective de la mobilisation du 18 décembre prochain, à l’occasion de la journée internationale des migrantEs, à renforcer le cadre unitaire mis en place pour la défense des droits des étrangerEs, contre le racisme d'État et pour la liberté de circulation et d’installation.
Montreuil, le 7 novembre 2019.