Nous avons appris ce mercredi 19 juin, l’interpellation et le placement en garde à vue de 8 membres de la CCAT, dont le principal porte-parole Christian Teint. Après le soulèvement du peuple de Kanaky contre le vote de la loi dite de dégel électoral, en réalité de relance de la colonisation, après la double impasse dans laquelle Macron a enfermé son projet, puisqu’il n’avait pas de majorité pour faire voter les changements constitutionnels, il ne veut plus reculer. Au contraire, Macron et son gouvernement en sursis passent l’accélérateur : poursuite des jugements et des condamnations qui tombent sur les défenseur.es du processus de décolonisation, situation de maltraitance totale dans les prisons du territoire… Et maintenant criminalisation de la CCAT, avec le placement en garde à vue sur des chefs d’accusation délirants : « association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime ou d'un délit, vols avec arme et en bande organisée, destruction de biens par incendie en bande organisée, complicité par instigation des crimes de meurtre et tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique, et participation à un groupement formé en vue de la préparation d’actes de violences sur les personnes et de destructions de biens. »
Dans ce moment de campagne électorale, Macron chasse les voix de la droite dite « loyalistes »… en réalité de droite extrême et colonialiste.
Le NPA assure la CCAT de son soutien. Cette structure a construit depuis des mois la mobilisation politique et sociale, gagné l’opinion, organisé des manifestations de dizaines de milliers de personnes sur un territoire de 270 000 habitant.es, contre l’arrêt du processus de décolonisation.
Le NPA réclame la libération immédiate des 8 militants de la CCAT, la transparence sur le nombre de personnes disparues ou poursuivies depuis le 19 mai, la libération de tous les emprisonné.es qui sont de fait des détenu.es politiques. C’est à l’évidence la condition pour restaurer des canaux de discussion. L’expérience des manœuvres de l’Etat français et des forces colonialistes locales ces dernières années pose clairement la nécessité de l’accélération de la décolonisation.
Montreuil, le mercredi 19 juin 2024