Le 21 juin, Danièle Obono, récemment élue députée France insoumise de la 17e circonscription de Paris, était l’invitée de l’émission « Les Grandes gueules » sur RMC. Au cours de l’interview, elle a été sommée par les animateurs de déclarer « Vive la France ! ». Pourquoi ? Car Danièle a signé, en 2012, une pétition de soutien au chanteur Saïdou et au sociologue Saïd Bouamama, auteurs d’une chanson et d’un livre intitulés « Nique la France ».
Danièle Obono refusant de se soumettre aux injonctions des animateurs, le ton est monté et certains ont alors cru bon de renvoyer Danièle à ses origines gabonaises, la taxant d’ingratitude à l’égard de la généreuse République française. En somme : une démonstration de racisme et de colonialisme à l’égard d’une jeune femme que les animateurs des « Grandes gueules » ne considèrent pas comme une Française à part entière.
L’extrême-droite s’est immédiatement emparée de « l’affaire » et, depuis l’émission, c’est à un véritable déchaînement raciste et sexiste auquel on assiste sur les réseaux sociaux. Du côté de certains médias et éditorialistes en vue, on fait semblant de prendre ses distances avec tout racisme, tout en relayant la « polémique » et en en faisant porter la responsabilité à Danièle Obono, coupable du crime de lèse-République.
Aucun des autres signataires de la pétition de 2012, qu’il s’agisse de Noël Mamère, d’Eva Joly ou d’Olivier Besancenot, n’a eu à faire face à de telles injonctions et à une telle offensive. Ce qui dérange, c’est que Danièle Obono est une jeune femme noire, qui ose non seulement faire de la politique, mais qui refuse en outre de baisser les yeux et de se mettre au garde-à-vous lorsqu’on le lui ordonne.
Le NPA exprime sa solidarité totale avec Danièle Obono face aux racistes et réactionnaires de tout bord, face à cette France raciste, colonialiste, sexiste, qui est précisément celle que Saïd Bouamama et Saïdou entendaient dénoncer. Une France qui projette de faire entrer l'état d'urgence dans la loi et dont la police tue plusieurs dizaines de personnes chaque année. Alors nous le répétons : personne ne nous obligera à dire « Vive la France », et personne ne nous empêchera de chanter « Nique la France ».
Montreuil, vendredi 23 juin