Le soulèvement du peuple et de la jeunesse du Burkina Faso aura eu raison du dictateur Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, qui prétendait transformer la Constitution pour briguer un cinquième mandat et perpétuer sa dictature. Déjà en 2011, le pays avait connu une révolte en particulier dans la jeunesse.
Blaise Compaoré était venu au pouvoir en 1987 par le meurtre de Thomas Sankara et de douze autres dirigeants qui avaient été ses compagnons au sein du Mouvement des jeunes officiers radicaux qui voulaient libérer leur pays de l'emprise de la vieille puissance coloniale, la France.
Il se fait alors l'homme de main de la France et du Front Monétaire et engage une politique de privatisation orchestrée par le Fonds Monétaire International (FMI) dans une pays qui, héritage de la domination coloniale française, est l'un des plus pauvres du monde où 70% de la population est analphabète. Lié avec les régimes les plus réactionnaires et sanguinaires, Angola, Sierra Leone, Liberia, participant au trafic de diamants et d'armes, Compaoré devient cependant un des piliers de la politique de la France dans cette région de l'Afrique où elle a charge de maintenir l'ordre pour le compte des multinationales.
A l'heure où la France déploie son armée au Mali, la chute de Compaoré inquiète le gouvernement comme la Maison blanche. L'armée qui a pris le pouvoir prétend vouloir « assurer la transition démocratique » mais elle ne postule qu'à maintenir l'ordre au service des grandes puissances. La chute du dictateur ne signifie pas la démocratie pour le peuple tant que se perpétue le pillage des richesses du pays par la Françafrique et ses alliés.
Montreuil, le 31 octobre 2014