Le 4 septembre doivent avoir lieu les élections communales et régionales au Maroc. Loin d’être un terrain d’affrontement démocratique entre différentes options politiques, ces élections redessinent les équilibres internes de la classe politique inféodée au pouvoir et n’offrent aucune autonomie d’action par rapports aux centres réels de décision. Ils permettent tout au plus, par le biais d’une corruption institutionnalisé, aux élus de bénéficier largement des possibilités d’enrichissement. Le seul enjeu pour le pouvoir central est le niveau de participation, après l’adoption d’une nouvelle constitution et l’affaiblissement du Mouvement du 20 Février qui avait porté au Maroc les revendications des soulèvements de la région arabe en 2011.
Les précédentes élections ont montré une abstention massive et un niveau important de votes blancs. Il s’agit de montrer tant au niveau national qu’international que la confiance est retrouvée vis-à-vis des institutions et que le pouvoir bénéficie d’une stabilité institutionnelle. Ce dernier n’a pas lésiné sur les moyens pour encourager la participation. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la vague répressive qui touche les militants de la Voie Démocratique. Cette dernière mène publiquement une campagne active et nationale pour le boycott. Dans plusieurs villes et régions du Maroc, les autorités procèdent à la confiscation du matériel, à l’arrestation et intimidation des militant-es, à la dispersion par la matraque, confirmant la déclaration faite il y a quelques mois par un ministre, selon laquelle seule les points de vue conformes aux institutions sont acceptés. Cette répression ne fait pas que témoigner du caractère factice de la « façade démocratique », elle témoigne de l’inquiétude du pouvoir de voir se transformer le rejet palpable et populaire, souvent conscient de la farce électorale, en mouvement collectif de contestation populaire. Le NPA affirme toute sa solidarité avec la Voie Démocratique et son combat politique. Il appelle à l’organisation de la solidarité la plus large contre la répression du régime marocain et la fin de l’impunité et complicité accordée par le gouvernement français à la dictature de Mohamed VI.
Montreuil, le 31 août 2015