Depuis son intervention, samedi 12 mai, en tant que porte-parole de l'UNEF pour s'opposer à mise en place de la sélection à l'entrée de l'Université, Maryam Pougetoux est victime d'un déferlement de haine raciste sur les réseaux sociaux. Alors que le Président de la République s'affiche auprès des évêques de France en prétendant vouloir "réparer le lien abimé" entre l'Église catholique et l'État, ce déferlement islamophobe est légitimé par les plus hautes sphères de l'État, les principaux médias et le Printemps Républicain. C'est le ministre de l’Intérieur et des cultes Gérard Collomb, qui se permet de trouver «choquant» que Maryam Pougetoux porte un voile, assimilant de surcroît cet accessoire à du «prosélytisme». Il est évident que ce traitement différencié découle d'une attaque en règle contre le mouvement étudiant, par le biais du racisme et du sexisme. Face à cela, l'unité de notre classe est de mise : couvertes ou pas assez, c'est aux femmes de décider ! C'est exactement cela la laïcité dont il est trop commun aujourd'hui de se réclamer en contresens.
Pour les agresseurs de Maryam Pougetoux, peu importe son discours sur la réforme de l'Université sur laquelle elle était pourtant interrogée, peu importe ses positions politiques et syndicales, puisqu'elle porte un voile, elle n'a plus droit à être considérée comme une égale. Dans ce système Républicain censé promouvoir l'égalité, combien de femmes, et notamment combien de femmes musulmanes exercent leurs droits politiques sans faire l'objet de campagne de dénigrement ? Là encore, on juge les choix vestimentaires dans un but de déshumanisation, de négation de la parole. Et c'est d'autant plus affligeant que Maryam Pougetoux est élue par son organisation syndicale - destinée heureusement et légalement à être un outil associatif au service de touTEs. C'est aussi en retour le droit de chaque association de choisir qui elle mandate pour s'exprimer au nom d'un enjeu collectif qui est bafoué, en l'occurrence la liberté syndicale.
Le NPA s'insurge contre le déferlement de haine islamophobe que subit la militante et porte-parole de l'UNEF et lui apporte tout son soutien ainsi qu'à son organisation syndicale dans la défense de ses droits.
Il souligne la nécessité de l'abrogation de la loi de 2004 qui a libéré la parole raciste et les discriminations envers les femmes portant le foulard qui est une des composantes d'un climat nauséabond de xénophobie, encouragé par les nouvelles lois contre l'immigration.
Montreuil, le 23 mai 2018