Voilà un début en fanfare pour cette grande opération de poudre aux yeux qu'est le sommet Afrique-France de Montpellier : huit sans-papiers venus participer aux mobilisations contre ledit sommet ont été arrêtés dès leur descente du train en gare de Montpellier ! Tout avait beau être en règle par déclaration au ministère de l'Intérieur comme auprès des préfectures de Paris et de l'Hérault, les réflexes antipopulaires des organisateurs de cet imbuvable raout se sont vite activés. Une preuve éclatante que ne sont tolérés en cette occasion que celles et ceux qui acceptent de se plier à cette mystification.
Pourtant, la réalité que ce sommet cherche à occulter est là, toute crue, à la descente d'un train direction le commissariat : haro sur les migrantEs ! Leur présence détonne car elle fait exploser le voile mystificateur voulu par Macron et le maire PS de Montpellier, cette prétendue amitié entre les peuples qui présiderait à l'organisation du sommet...
Des migrantEs embastillés, voilà qui révèle la véritable nature de cette République invoquée fille des Lumières. Il est vrai que, par leur présence mais aussi par leur combativité, les sans-papiers sont là pour nous rappeler que la France institutionnelle, celle qui impose la logique mortifère de la Françafrique là-bas de l'autre côté de la Méditerranée, est régie, ici même en France, par la loi d'airain du capital. Celle qui organise la recherche des profits et l’exploitation des peuples et des terres.
Sur les huit sans-papiers arrêtés, six sont sortis du commissariat dont cinq avec des obligations de quitter le territoire français (OQTF), et deux ont été envoyés en centre de rétention.
Obtenir la levée des OQTF et la libération des deux emprisonnés doit donc être le premier acte de la nécessaire mobilisation contre l'insultante supercherie de ce sommet, pour l'annulation de l'idée même d'un sommet aux connotations clairement néocoloniales. L’enjeu est bien de réaffirmer notre solidarité inconditionnelle avec les peuples d'Afrique, dans le rejet conjugué de l’État impérialiste français et de ses marionnettes placées à la tête de la plupart des États africains. Il s’agit aussi de se battre aux côtés des migrantEs pour la satisfaction de leurs revendications : liberté d'installation et de circulation, droit d'accueil digne, droit d’accès au travail et aux études, libertés démocratiques (dont le droit de vote) etc. La solidarité avec le continent africain, avec ses peuples, passe par là, seulement par là, loin des paillettes et de la com' officielle.
C’est ce que souhaite contribuer à faire entendre le NPA et son candidat à l’élection présidentielle, Philippe Poutou, présent ce samedi 9 octobre pour manifester dans les rues de Montpellier.
Montreuil, le jeudi 7 octobre 2021