Le NPA exprime toute son horreur face à l'attentat qui a causé plusieurs dizaines de morts et de blessés en Tunisie. Les responsables de cet acte odieux ont voulu semer la peur contre la population, les travailleurs et aussi affirmer, malgré les revers qu'ils ont subis ces derniers temps, que leur volonté d'instaurer un État islamiste, comme dans d'autres pays de la région, demeurait intacte. En s'attaquant à des touristes étrangers, ils ont voulu simultanément porter un coup durable à l’économie tunisienne qui tire une part importante de ses ressources du tourisme et affirmer leur mépris de la culture et de la liberté. Ils espèrent que le développement d'un chaos, à la fois économique et sécuritaire, facilitera la réalisation de leur projet. Cet attentat va inévitablement renforcer « au nom de l'union nationale » les mesures répressives à l'égard de toutes celles et ceux qui revendiquent et qui luttent pour leurs droits dans ce pays, en premier lieu les militantEs des organisations ouvrières. Le pouvoir qui a dirigé la Tunisie en 2012 et 2013 porte une lourde responsabilité politique et morale. Il a en effet protégé et laissé prospérer les milices islamistes pendant de longs mois et a entravé les poursuites à leur égard. Aujourd'hui le gouvernement, au service des classes dominantes dirigé par Essebi et auquel participent des membres d'Ennahdha, ne peut être en rien un rempart contre la montée en puissance des groupes armés se réclamant de l'Islam politique. Pour faire face à la menace djihadiste, la population tunisienne ne peut compter que sur l'importance de ses mobilisations, sur ses propres luttes pour conquérir la démocratie et le contrôle de la vie économique. Les organisations du mouvement ouvrier, syndicats, partis politiques de gauche et associations doivent se faire les porte-paroles des intérêts des classes exploitées pour refuser à la fois le joug des islamistes et la politique répressive et sécuritaire du gouvernement.
Montreuil, le 19 mars 2015