Le dimanche 22 avril a été publié dans les colonnes du Parisien un « manifeste contre le nouvel antisémitisme » rédigé par Philippe Val et réunissant plus de 250 signataires. Tout d’abord, la tribune rappelle à juste titre que l’antisémitisme est une tragique réalité en France, contre laquelle il est nécessaire de lutter. Le NPA partage ce constat et n’a pas attendu cette tribune pour combattre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme.
Néanmoins, en faisant le choix de lier le combat contre l’antisémitisme à une relation prétendument privilégiée de l’histoire française avec la culture juive, en opposant la lutte contre l’antisémitisme à celle contre l’islamophobie et en se concluant sur une adresse à « l’Islam de France », la tribune installe une hiérarchisation malsaine entre les différentes formes de racisme.
L’islamophobie serait ainsi un racisme secondaire par rapport à l’antisémitisme. Pire, le texte rend responsable de l’antisémitisme une partie de la population française, les musulmans, renforçant la stigmatisation dont ils sont victimes. Et comme si cela ne suffisait pas, la tribune ajoute à la confusion en amalgamant antisémitisme et antisionisme.
Le NPA condamne un « manifeste » qui prétend que les musulmans seraient collectivement les premiers responsables de l’antisémitisme en France. Loin d’aider à la lutte contre l’antisémitisme, un tel texte affaiblit le combat antiraciste dans son ensemble. Il s’inscrit en effet dans des logiques instrumentales, identitaires et exclusives, celles-là même qui forment la matrice de tous les racismes, y compris l’antisémitisme, et renforce donc les phénomènes qu’il prétend combattre.
L'antisémitisme est une gangrène, un poison mortel qu’il est indispensable de combattre au quotidien, en ne cédant jamais le moindre pouce de terrain aux tenants de la haine des Juifs, qu’ils appartiennent à l’extrême droite « classique » ou qu’ils se revendiquent des idéologies djihadistes.
Le NPA réaffirme la nécessité de lutter contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme, d’où qu’elles viennent, a fortiori dans un contexte national et international où les courants ultra réactionnaires sont en pleine expansion, quand ils ne sont pas directement au pouvoir. Mais une telle lutte ne saurait s’accommoder d’amalgames racistes et d’instrumentalisations politiciennes, qui la desservent profondément.
Montreuil, le 25 avril 2018