PARIS, 9 fév 2011 (AFP) - Le NPA d'Olivier Besancenot qui a perdu un bon tiers, voire la moitié de ses adhérents en deux ans, aborde son premier congrès ce week-end dans une ambiance délicate, tout en militant pour un "candidature de rassemblement" en 2012 alors que Jean-Luc Mélenchon lui fait concurrence. Lancé en pleine dynamique en février 2009 avec plus de 9.000 militants sur les bases de la Ligue communiste révolutionnaire (3.000 adhérents), le Nouveau parti anticapitaliste se trouve, tout juste deux ans plus tard, avec officiellement 6.000 adhérents, mais seulement 4.500 à jour de cotisation. Pour Pierre-François Grond, membre de la direction, il y a "ceux qui sont venus à la fondation du parti et ne voulaient pas s'engager dans une démarche plus militante", "ceux qui sont partis déçus par le mode de fonctionnement" "ceux qui sont partis par choix politique" et "ceux qui ont quitté le parti cause du voile". "On a du mal à faire faire de la politique régulièrement à beaucoup de monde", c'est "en partie de notre faute", reconnaît ce bras droit d'Olivier Besancenot, souhaitant que "le congrès et le parti se penchent" sur cette situation qui "n'est satisfaisante pour personne". Au programme également à l'Espace Paris-Est de Montreuil, de vendredi à dimanche, figurent un vote sur les "réponses à la crise" et un débat "laïcité féminisme et émancipation", même si "le départ d'une partie des camarades d'Avignon du NPA (où une candidate voilée s'était présentée aux régionales ndlr) change un peu la donne", selon Ingrid Hayes, du comité exécutif du parti. Il s'agira aussi d'élire une nouvelle direction, mais ce débat-là se tiendra à huis clos. La direction sortante n'est en effet pas sortie majoritaire (40,8%) des congrès locaux. "La majorité absolue à la Ligue c'était rare aussi", minimise Alain Krivine, un des fondateurs de la LCR. La direction devra donc composer avec les courants "identitaires" (28,3% et les "unitaires" (27,2%) dont certains, favorables à un rapprochement sous conditions avec le Front de gauche, pourraient quitter le NPA au sortir du congrès. Olivier Besancenot a déjà opposé une fin de non-recevoir à Jean-Luc Mélenchon au motif qu'il "laisse la possibilité entrouverte d'appliquer demain, son programme avec le PS". Pour Alain Krivine, c'est d'ailleurs "une des bases : personne au NPA ne veut aller au gouvernement avec le PS". M. Besancenot propose donc une "candidature de rassemblement" pour 2011 pour "fédérer les forces anticapitalistes qui s'activent au sein du mouvement social", s'appuyant sur la mobilisation sur les retraites l'an passé. "On réfléchit, ça peut difficilement être la tête de file d'un part politique, ça vaut pour Olivier Besancenot comme pour d'autres", souligne Ingrid Hayes, alors que le NPA se décidera en juin sur son candidat pour 2012. D'ici là, le parti devra aussi se choisir de nouveaux porte-parole, Olivier Besancenot souhaitant se concentrer sur les questions européennes ou l'internationalisme. Ce sera "la tâche prioritaire" de la nouvelle direction à l'issue du congrès, assure Mme Hayes, alors que la question traîne depuis des mois. Mais le nouveau porte-parolat respectant la parité homme/femme sera "déconnecté" de l'échéance 2012, comme on dit au NPA. Façon de laisser le champ libre à une troisième candidature consécutive de M. Besancenot à la présidentielle, même si le toujours populaire facteur de Neuilly rechigne pour l'instant à y aller. jud/mad/DS
Par Julie DUCOURAU