1. Nous condamnons la Russie en tant qu’agresseur impérialiste utilisant les rêves d’une ancienne époque impérialiste pour justifier l’expansionnisme, et sommes profondément préoccupés par ce précédent qui pourrait plus tard affecter n’importe quelle autre ancienne république soviétique.
2. Comme lorsque les États-Unis ont envahi l’Irak, nous n’utilisons pas le langage de la diplomatie, nous ne sollicitons pas l’intervention de l’ONU, mais appelons au retrait immédiat et inconditionnel des agresseurs.
3. Cette demande ne date pas seulement de 2022. Nous exigeons que la Russie se retire de chaque centimètre carré du territoire ukrainien. Cela inclut la Crimée et les provinces de l’est de l’Ukraine, alors même que nous reconnaissons la justesse des demandes d’une plus grande autonomie culturelle et politique afin que l’Ukraine devienne une organisation plus démocratique et fédérale. La Crimée avait sa propre Constitution en 1992 qui lui donnait de plus grands pouvoirs d’autonomie avec certains pouvoirs délégués à Kiev. De manière injustifiée, le président Koutchma [Président ukrainien de 1994 à 2005] a par la suite annulé cette Constitution.
4. Nous ne prenons pas position sur la Russie en regardant l’OTAN. Mais notre position sur l’OTAN reste ce qu’elle était. L’OTAN était et reste une menace militaire impérialiste qui n’a jamais eu de légitimité et aurait dû être complètement dissoute après la fin de la guerre froide. Par conséquent, nous ne soutenons certainement aucune action de l’OTAN maintenant. Cependant, nous ne voyons pas la politique mondiale comme l’échiquier entre les grandes puissances où les autres doivent être « sacrifiés » au profit d’un faux moindre mal.
5. Il est compréhensible que les victimes ukrainiennes de l’agression puissent demander l’intervention d’autres puissances impérialistes, car cela a été le cas aussi bien avec les interventions russes qu’avec les interventions américaines. Mais nous ne soutenons pas un tel appel. Nous considérons que de tels appels sont également préjudiciables aux victimes, car faire de tels appels demandent en fait des confrontations entre impérialistes dotés d’armes nucléaires, plutôt qu’une action dans des cadres mondialement acceptés. La participation de l’ONU en tant que force tampon est un non-démarrage étant donné les pouvoirs de veto du P-5 au Conseil de sécurité de l’ONU.
6. Nous n’avons pas d’attitude générale sur les sanctions de principe. Nous étions en faveur de sanctions visant l’État d’apartheid sud-africain et nous sommes en faveur de sanctions visant l’occupation coloniale israélienne. Nous étions contre les sanctions imposées à l’État irakien après sa destruction par la guerre en 1991, car il s’agissait de sanctions meurtrières ne servant aucune cause juste, mais seulement l’assujettissement d’un État à l’impérialisme américain à un coût quasi génocidaire pour sa population. Les puissances occidentales ont décidé toute une série de nouvelles sanctions contre l’État russe pour son invasion de l’Ukraine. Certains d’entre eux peuvent en effet réduire la capacité du régime autocratique de Poutine à financer sa machine de guerre, d’autres peuvent être préjudiciables à la population russe sans trop affecter le régime ou ses copains oligarchiques.
7. En tant que marxistes révolutionnaires et en tant qu’internationalistes, nous soutenons le droit à l’autodétermination de toutes les minorités opprimées. Par conséquent, tout en soutenant le droit de l’Ukraine à l’autodétermination, nous soutenons également le droit des Criméens et des habitants des provinces de l’est de l’Ukraine de décider démocratiquement, non pas sous la «protection aimante» de Poutine, mais ni sous les menaces militaires ukrainiennes, de l’avenir qu’ils veulent.
8. Le gouvernement Modi a honteusement refusé de condamner l’invasion. Cela a irrité et aliéné le gouvernement et le public ukrainiens, rendant plus difficile la tâche d’évacuer rapidement les citoyens indiens et mettant leur sécurité en danger. Cette responsabilité humaine censée être la plus importante envers ses propres citoyens a été reléguée au second plan par ses jeux diplomatiques.
9. Les partis d’opposition bourgeois sont restés silencieux ou, dans le cas du parti du Congrès, leur position officielle n’est effectivement pas différente de celle du gouvernement.
10. Le CPM [Communist party marxist] a refusé d’appeler l’acte de la Russie « invasion » en disant seulement qu’il était «malheureuse». Parallèlement au CPI [Communist party of india], l’objectif principal est d’accuser les États-Unis et l’OTAN d’être les principaux responsables de ce qui a émergé et auquel la Russie est censée avoir «réagi». Cette absence d’une position basée sur la classe ne leur fait pas honneur, ainsi qu’à leurs partisans à la recherche de conseils, et nuit à la crédibilité de la gauche plus généralement.
11. Pour une Ukraine démocratique et socialiste.
12. Notre salut aux Russes héroïques qui se sont dressés contre les tambours de guerre.
Publié sur le site d'ESSF en anglais. Traduction l'Anticapitaliste