Le maire de Leucate a pris il y a quelques jours un arrêté sexiste et islamophobe interdisant l'accès aux plages et à la baignade aux femmes portant un burkini. En tout premier lieu, il nous semble primordial de souligner la gravité d'un dispositif se préoccupant de la tenue des baigneuses pendant la saison estivale : les pouvoirs publics n’ont vraiment rien de plus utile à faire que de fliquer, contrôler, ces tenues ?
Toutes les justifications évoquées sont totalement irrecevables
Au lieu d'apaiser, cet arrêté crée des violences racistes, au lieu de renforcer la laïcité, il prend partie contre une religion, au lieu de permettre aux femmes de s'émanciper, il les condamne pour leurs choix vestimentaires, au lieu de lutter pour le bien commun, ils créent des peurs irrationnelles en instituant clairement un lien direct entre terrorisme et pratique de l'islam. L'argument sur l'hygiène est révoltant, quand l’État français a permis aux stations d'épuration de se déverser en mer depuis des décennies.
Encore une fois, les femmes musulmanes sont les victimes expiatoires de la faillite politique française : interdites de travailler dans certains endroits, interdites d'accompagner les enfants aux sorties scolaire l'école, interdites de s'instruire, interdites de certains lieux public et aujourd'hui interdites de loisir. Tout cela… parfois au nom de la liberté des femmes, parfois au nom de la lutte contre le terrorisme.
Nous n'accepterons pas la lente mise en place d'une société basée sur l'Apartheid. Le NPA dénonce l’instrumentalisation des droits des femmes et défend le droit des femmes à disposer librement de leur corps contre tous ceux qui veulent les forcer à se couvrir ou à se découvrir.
Nous exigeons l'annulation immédiate de ces arrêtés et la condamnation des élu-e-s qui en sont les auteurs pour discrimination raciste. Nous appelons au rassemblement de toutes celles et ceux qui se revendiquent de l'anti-racisme contre l'islamophobie.
Nous affirmons, une fois de plus, que c’est le gouvernement et le patronat qui sont nos ennemis, et que le combattre est l’affaire de tous les travailleurs, ensemble, croyants ou non.