Notre camarade Nacer, militant de l’Organisation révolutionnaire des travailleurs dans la clandestinité, puis du Parti socialiste des travailleurs, nous a quittés. Cette avec une grande tristesse que nous voulons rendre hommage et exprimer notre fraternité à sa famille, sa compagne et ses enfants particulièrement, et à ses camarades.
Nacer Chiker a été de tous les combats pour les luttes sociales et le socialisme en Algérie, pendant la clandestinité, cette période où les partis politiques étaient interdits en Algérie, au sein de l’ORT, puis du PST à partir des années 1990.
Militant acharné, tribun, organisateur, intellectuel, formateur, Nacer était à l’écoute des camarades, capable d’une fidélité à ses convictions autant que d’une compréhension subtile de phénomènes nouveaux, et faisait profiter de son humour et son ouverture d’esprit.
Il a milité toutes ces années, jusqu’au Hirak, pour se battre pour une autre société, malgré les grandes difficultés de l’intervention politique en Algérie, la répression, la pression sociale.
Nacer a été aussi un des correspondants internationaux, participant notamment au dernier congrès de la IVe Internationale, et toujours prêt à intégrer la dimension internationale de la lutte et les apports politiques venus de différents pays.
Un des meilleurs hommages est certainement le poème écrit par notre camarade Nadia Ammour, reproduit ci-dessous :
« Dans quelques minutes, la terre de notre cher pays l’Algérie t’accueillera. Qu’elle soit légère !
Quoi de plus beau dans la vie que de rencontrer un être plein d’empathie, vide de tout jugement mais surtout un Tout de bienveillance et d’écoute.
Je t’ai rencontré au siège du PST à Alger fin des années 90. Nos discussions et échanges portaient essentiellement sur la situation politique et sociale que traversait l’Algérie mais aussi sur notre condition humaine.
Grâce à toi camarade, j’ai appris que le silence n’est nullement de la soumission mais c’est écouter avec bienveillance et prendre le temps d’observer.
Grâce à toi camarade, j’ai appris que l’abnégation et la persévérance sont les clefs essentielles pour réaliser nos rêves.
Grâce à toi camarade, j’ai appris qu’un autre monde est possible.
Grâce à toi camarade, j’ai confirmé que la gentillesse n’est pas une faiblesse mais une grandeur de l’âme.
Tant de leçons qui m’ont permis d’aller de l’avant.
Tu me disais souvent quand je faisais appel à tes conseils comme un grand frère « Akka a Nadiya ma3na... » (comme ça Nadia est avec nous) , « C’est comme ça mais… ». Ce « mais » qui est réflexion, ce « mais » subversif qui nous apprend à avancer, ce « mais » qui est une autre alternative. Tout est possible dans la vie et il ne faut rien lâcher. L’espoir était ta devise.
En gardant ton humanisme dans mon cœur, j’avancerai.
Mes pensées affectueuses à ton épouse et tes enfants. Courage et force.
Pour toi, ce chant de Dominique Grange, N’effacez pas nos traces.
Que ta belle âme repose en paix, camarade Nacer. »