Une agression politique et organisationnelle
Depuis le début du mois d'avril, une agression politique est entreprise contre le NPA : les fractions Anticapitalisme et révolution (A&R), l’Étincelle et Démocratie révolutionnaire ont manœuvré secrètement auprès de la banque et de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) afin de couper la source de financement du parti. En effet, la présidente et la trésorière de l’association de financement du NPA, animatrices de fractions qui représentent respectivement 5% et 10% des effectifs du NPA, ont bloqué les moyens de financer le parti. Ainsi, alors qu'elles s'approprient son logo et s'en réclament, ces fractions mettent en péril l’existence même du NPA à court terme... en s’appuyant sur une banque et sur une autorité administrative de l’État !
Jusqu'ici, nous n’avons pas rendu publics les aspects les plus concrets de la séparation qui se joue dans le NPA, de crainte qu’ils ne soient dépolitisants. Le désaccord de fond avec les fractions est leur incapacité politique à comprendre que les classes populaires ont besoin actuellement d’un travail unitaire déterminé, ce qui n’empêche pas de conserver nos convictions et nos orientations stratégiques révolutionnaires. L'essentiel est là. Mais les manœuvres et procédés utilisés par les fractions de l’ex-plateforme C (PFC) du congrès du NPA ont atteint un niveau qui nous oblige à les rendre publiques afin que les militantEs de la gauche radicale et révolutionnaire puissent apprécier les pratiques de ces groupes qu’aucun désaccord ne saurait justifier, et qui ne sont motivées que par une volonté de nuire.
Nous en appelons à ces ex-camarades pour qu’ils et elles reviennent sur ces actes inacceptables dans le mouvement ouvrier, acceptent enfin d’entrer dans une négociation raisonnable pour gérer ensemble la séparation du NPA. Nous en appelons également aux autres organisations pour qu’elles affirment leur solidarité avec le NPA contre cette agression.
Une séparation devenue inévitable
Depuis plusieurs années, le NPA était miné par une lutte fratricide qui a mené à la séparation de 2022. Différentes fractions – A&R, l’Étincelle, Démocratie révolutionnaire, Révolution permanente – ont mis en place depuis 2012 un fonctionnement parallèle à celui du parti avec leurs propres cotisations, médias, directions, matériel, échéances, etc. Elles ne participaient qu’à la marge ou aléatoirement à la prise de tâches, aux instances intermédiaires, au versement des cotisations, à la vente du journal. Dans leur grande partie, elles n'avaient jamais adhéré aux principes fondateurs du NPA. Les désaccords politiques sont la vie d’une organisation, les droits de tendance et de fraction sont pour nous des acquis. Mais elles étaient devenues des organisations parallèles, hostiles et concurrentes du NPA.
Nous avons donc, en tant que majorité, assumé au dernier congrès de décembre 2022 qu’il était préférable qu’une séparation s’opère. Nous revendiquons, dans ce cadre, représenter la continuité politique et organisationnelle du NPA parce que nous sommes en accord avec les principes fondateurs de l’organisation, parce que nous avons respecté ses instances et décisions, parce que nous n'avons ni direction, ni presse, ni matériel, ni cotisations, ni autre nom que ceux et celles du NPA. Les fractions, quant à elles, ont leur propre nom. Et depuis des années, elles utilisent le capital financier, matériel et symbolique du NPA comme une base arrière et une façade publique de construction.
Le refus de respecter les statuts du NPA et le bon déroulement du processus du congrès
Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons alerté sur certaines irrégularités au niveau des votes. Un nombre significatif de votants n'étaient pas de véritables militants du NPA : des sympathisantEs des fractions, ne connaissant pas l’organisation et ses débats, sont venuEs voter opportunément.
Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons expliqué que le fonctionnement des fractions de la PFC était anti-statutaire car elles ont toujours refusé d’expliquer politiquement leur maintien entre deux congrès. Et pour cause, elles sont depuis longtemps des organisations parallèles, hostiles et concurrentes. Pour preuve récente, parmi d'autres innombrables, des membres des fractions Anticapitalisme et révolution et Démocratie révolutionnaire, se sont, toujours au mépris des statuts du parti, présentés contre la position du NPA dans plusieurs circonscriptions aux dernières législatives.
Pendant les débats préparatoires et lors du congrès, nous avons indiqué que sans engagement à respecter les statuts du parti, le congrès ne pourrait que conduire à la séparation de l’organisation. Un des principaux dirigeants de l'ex-PFC nous a alors menacés à la tribune de violences physiques si nous assumions cette séparation tout en tentant de rester dans la salle initiale, comme il est de tradition que la plus grosse délégation le fasse. Pour ne pas que s’ajoutent aux violences verbales des violences physiques, nous avons continué le congrès dans le même lieu, mais dans une salle attenante. Puis, quand celle-ci n’était plus disponible, le lendemain dans le local parisien du NPA, où nous avons ensuite tenu une conférence de presse.
Des faux et délits en série
Au lendemain immédiat du congrès, l'ex-PFC a prétendu que Philippe Poutou et ses troupes « minoritaires » auraient « quitté le congrès », et ainsi « quitté le parti ». Il ne resterait alors plus que la PFC pour incarner le NPA. Pourtant, sur le plan numérique, elle n’a représenté que 45% des déléguéEs. Ensuite, sur le plan politique, les fractions qui la composent ont pour une grande majorité refusé les principes fondateurs du NPA. Enfin, sur le plan organisationnel, ses cotisations sont aléatoires, sa faible participation aux commissions est notoire, de même pour l'élaboration de sa presse, la vie des instances de directions intermédiaires, la prise des tâches concrètes.
Persistant dans son récit alternatif, l'ex-PFC a ensuite réalisé un faux procès-verbal du congrès et un faux BI de compte rendu, se prévalant au passage, sur sa couverture, d’une publication (L’Anticapitaliste) sans en informer son directeur de publication. Elle a aussi désigné une fausse présidente, qui a fait sortir des fonds du parti sur son compte personnel pendant le congrès et qui s’est présentée en 2022 aux élections législatives contre une décision du parti. L’ex-PFC a aussi créé de nouveaux comptes réseaux sociaux concurrents à ceux du parti et qui usurpent son identité. Enfin, elle vient de lancer un journal concurrent, Révolutionnaires, ce qui prouve au passage que l'argent ne leur manque pas. Mais ce n'est pas tout : effraction et vols sur les locaux de Lyon et Grenoble, détournement de fonds de plusieurs comptes locaux vers des individus, vols de drapeaux, d’affiches et d’autocollants dans diverses villes…
Et pendant ce temps, sur ordre et à l'instar de leurs directions, des centaines de membres de l’ex-PFC ont arrêté de cotiser au NPA, et ce dès le mois de janvier 2023 au moins...
La fuite en avant doit cesser
L'ex-PFC centralise ses cotisations depuis janvier 2023 et possède des réserves importantes sur des comptes personnels ou des structures inconnues. Elle a sa propre direction et son propre journal. Pourtant, le NPA paye toujours les permanents de l’ex-PFC, il a récemment payé des factures d'impression qui incombaient à cette dernière et les charges de certains locaux qu’elle utilise. C'est aussi au NPA que l’ex-PFC réclamait encore récemment le remboursement des voyages de ses militantEs. Nous avions accepté cela dans l'attente des négociations et pour permettre une séparation donnant à chacun les moyens de militer.
Alors jusqu’où iront alors l'ex-PFC et les fractions qui la composent ? Continueront-elles de prétendre auprès de la banque et de l’État que nous ne sommes pas le NPA, que Philippe Poutou n’est pas le représentant légal de l’organisation, prenant ainsi le risque d’une destruction pure et simple du NPA par la banqueroute, ou sa mise sous tutelle par la justice bourgeoise ? Tentera-t-elle de spolier les acquis militants et matériels de dizaines d’années de militantisme, d’abord à la LCR puis au NPA, alors même qu'elle n'y a pas ou peu contribué ? Continuera-t-elle à mettre le NPA à la merci d’une non-validation de ses comptes annuels par la CNCCFP ? Enfin, mettra-t-elle en danger ses propres représentantEs et militantEs qui organisent des détournements de fonds sur des comptes locaux, un blocage de l'encaissement de ses cotisations, en opposition manifeste avec l’objet de l’association de financement ?
Une organisation politique est un projet et une continuité organisationnelle. Qui peut croire que le NPA, ce n’est pas Philippe Poutou, Olivier Besancenot, Christine Poupin, Pauline Salingue, les camarades qui font vivre sa presse, ses instances démocratiques, son appareil ? Qui pourrait croire au contraire que le NPA, ce sont des militantEs ayant construit essentiellement leurs fractions et qui, pour certainEs, sont connuEs dans le mouvement social comme ayant des pratiques sectaires ?
Des premières discussions ont eu lieu en janvier et février dans le périmètre de l’ancienne direction. Puis nous avons officiellement soumis par écrit un protocole de séparation aux fractions de l'ex-PFC le 15 mars. Aucune contre-proposition précise ne nous a été transmise. De plus, il nous a été demandé de changer le périmètre des discussions, ce que nous avons refusé. Plutôt que de négocier correctement, l'ex-PFC préfère donc exercer un chantage politique par une pression matérielle, en s’appuyant sur les banques et sur l’État, quitte à mettre en danger la survie même de notre organisation. Si les fractions constituant l'ex-PFC ont des demandes à formuler, elles doivent le faire de façon sérieuse pour entamer une négociation et organiser la séparation de façon acceptable pour toutes les parties.