Publié le Vendredi 12 septembre 2025 à 11h01.

Pour dégager Macron, élargir le mouvement et construire la grève

L’histoire s’accélère, on a déjà presque oublié Bayrou, renvoyé dans les poubelles de l’histoire par l’échec du vote de confiance à l’Assemblée. Sans majorité et sans alliés Macron en a été réduit à nommer Lecornu, un de ses fidèle, venu de la droite, homophobe assumé et ministre depuis 2017. En le nommant, Macron fait le calcul qu’il ne sera pas censuré par le RN. 

La journée du 10 septembre a été une réussite : dès l’aube et toute la journée la mobilisation a été massive : 30 000 à Toulouse, 15 000 à Rennes, 10 000 à Montpellier, 10 000 à Strasbourg, 8 000 à Lyon…. Des dizaines de milliers dans la rue, une mobilisation importante de la jeunesse, et des dizaines de milliers de grévistes dans la fonction publique et le privé, malgré l’absence d’appel à la grève de l’intersyndicale.

Construire le mouvement, construire la grève.

L'enjeu des jours à venir est de renforcer le mouvement, de le construire dans les entreprises, les quartiers, les facs et les lycées.

Des grèves ont été construites dans plusieurs secteurs et avec parfois de meilleurs taux de grèves que d’habitude. Mais à une échelle large, pour le moment, la mobilisation est faible dans les entreprises. 

L’objectif du mouvement doit être de construire la grève. Il n’y a pas de raccourci. Les blocages de la circulation et les mobilisations de rue, même de milliers de personnes, ne remplacent pas le blocage de l’économie par la grève et l’organisation des travailleurs et travailleuses sur leurs lieux de travail, par les AG de grévistes.

Vers la grève du 18

Renforcer les cadres d’auto-organisation de la grève et de la mobilisation, à différentes échelles, est un élément clé pour passer un cap dans le développement du mouvement. La prise en charge collective de la vie quotidienne est un point d’appui pour cela (« bases arrière », cantines populaires, street médics, garderies, base arrière juridique et accueil psychologique). Discuter à des niveaux différents, faire émerger des collectifs dans les quartiers, les villes, du département, sur les lieux d’études, les entreprises, permet de se coordonner et d'échanger plus facilement que dans des AG de centaines voire milliers de personnes. Ces structures d’auto-organisation sont les seules à même d’ancrer le mouvement dans la durée. Elles permettent d'organiser des actions, de discuter des revendications, et de les connecter à la construction de la grève.

C’est par la grève, sur nos lieux de travail, que nous pourrons imposer des mesures qui répondent aux intérêts de notre camp social : partage des richesses, hausse des salaires, retraite à 60 ans, développement des services publics et extension de la sphère de la gratuité, régularisations des sans-papiers, etc.

 

Travailler à l’unité de la gauche politique et sociale

Ces revendications doivent aussi permettre de peser vers la construction d’une unité politique de notre camp social, un front social et politique et d’échapper au jeu institutionnel du règlement de la crise par les élections. Les AG ne doivent pas servir de simples points d’appui, elles doivent être centrales dans la construction du mouvement. La journée du 18 doit être la prochaine étape, où lutte syndicale, sociale et politiques doivent converger, pour dégager Macron et commencer à envisager une autre société. 

 

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