Par plus de 51% et avec une forte participation, les électeurs britanniques ont claqué la porte de l’Union Européenne.
Une campagne nauséabonde où le discours dominant de responsables conservateurs et du parti xénophobe UKIP a dominé le camp du « leave ». Les travailleur-se-s d’Europe de l’Est étaient les premiers visés par ces attaques, boucs émissaires de tous les maux vécus par les britanniques.
Au nom de cette dynamique xénophobe, une partie de la gauche britannique s’était opposée au « leave ».
Mais une autre avait, elle, mené campagne pour le « leave » en dénonçant toutes les attaques sociales subies au nom de l’UE et s’appuyant sur l’exemple grec dans lequel les dirigeants européens s’étaient opposés becs et ongles aux choix populaires, enfonçant le peuple grec dans la misère.
Aujourd’hui, on peut se réjouir de voir la grise mine de la majorité des capitalistes britanniques, des dirigeants européens qui voient leur édifice institutionnel s’affaiblir. Et c’est vrai que demain, les Merkel et Hollande seraient en plus mauvaise posture pour s’opposer à des politiques anti-austérité. Une nouvelle fois, ce vote exprime le rejet d’un système antidémocratique qui tourne le dos aux exigences populaires et met en musique les intérêts des grands groupes capitalistes et des banques. C'est pour cela qu'une grosse partie de la base ouvrière du parti travailliste n’a pas suivi les consignes de la direction du Labour.
Mais le problème est que justement, en Grande Bretagne, ce n’est pas le rejet de l’austérité et des politiques patronales qui a majoritairement orienté ce vote, et demain, le dirigeant conservateur qui succédera à Cameron sera tout autant réactionnaire et austéritaire que son prédécesseur. Le premier effet en sera la précarité et le désarroi que vont subir les travailleurs polonais et d’Europe de l’Est. Et la cinquième puissance capitaliste mondiale va continue de faire subir aux salariéEs ses décisions réactionnaires comme les contrats zéro heure.
Donc, pour le NPA, dans les jours et les mois qui viennent, en Grande Bretagne comme dans l’Union européenne, ce qui est à l’ordre du jour, c’est une réelle unité des exploitéEs et des oppriméEs contre les politiques capitaliste d’austérité, hors ou dans l’UE.
Montreuil, le 24 juin 2016