Deux motions de censure contre le gouvernement Macron et sa gestion de l’affaire Benalla vont être discutées et soumises au vote des députés. La multiplication des motions ne multiplie pas les chances d’obtenir par un vote la chute du gouvernement. En effet, les institutions de la Ve république sont bien faites pour les vainqueurs et pour verrouiller la contestation institutionnelle. Avec 32% des suffrages exprimés (représentant moins de 15% des inscritEs), le parti de Macron renforcé par ses alliés du Modem est sorti par le miracle de ces institutions avec une majorité absolue de 350 députéEs sur 577. Le gouvernement et sa majorité gagnent au grattage et au tirage.
Le jeu des institutions prétend créer, avec la motion de censure, une possibilité de renverser le gouvernement mais, depuis 60 ans, une seule motion de censure a été majoritaire sur une centaine déposée… Macron et son gouvernement peuvent donc se pavaner tranquilles.
Les auditions des commissions parlementaires ont permis de mettre au grand jour le besoin qu’éprouvent ce gouvernement et son chef, adepte de la toute-puissance, d’utiliser et d’abuser de la violence policière contre les manifestantEs qui le contestent : seraient-ils moins forts et sûrs d’eux qu’ils l’affichent ? Mais le cadre institutionnel ne permet pas de contester cette violence d’État et encore moins de l’enrayer. Et il en est de même de la motion de censure, surtout lorsque celle-ci débouche sur la confusion des votes entre ceux des députés Les Républicains, du Rassemblement national ou de La France insoumise.
La censure du gouvernement, il faut la préparer, elle est de plus en plus urgente pour empêcher la mise en œuvre des lois Travail, de la loi Asile-Immigration et de tout ce que le pouvoir prépare autour de Cap 22 et de la réforme des retraites ou de la sécurité sociale. Mais c’est dans la rue que la mobilisation des salariéEs, de la jeunesse, des exiléEs, des privéEs d’emplois pourra converger pour imposer au gouvernement de remballer ses lois déjà votées et ses projets. C’est l’enjeu de la rentrée et toutes les forces politiques, mais aussi syndicales, associatives qui veulent y travailler doivent commencer à en discuter dès maintenant.
Montreuil, le 31 juillet 2018