L’annonce de l’assassinat d’ Hervé Gourdel par un groupe se revendiquant des « Soldats du califat » provoque à juste titre tristesse, colère et indignation. Nous partageons celles des proches de ce guide de haute montagne, la révolte contre cet assassinat stupide, car il était bien évident que le chantage ne pouvait avoir d’autre issue. Nous partageons la colère contre ceux qui essaient à travers ce geste barbare de terroriser la population française mais aussi celle d’Algérie qui vit directement sous leur menace.
Mais nous ne croyons pas un mot de l'indignation du gouvernement Hollande-Valls, comme de celle de tous ces politiciens, qui après quelques mots de compassion à l’égard de la famille annoncent qu’il faut poursuivre et renforcer la politique d’intervention militaire française et de lutte contre le terrorisme au nom du droit à la sécurité des populations en France et dans le reste du monde.
Daesh et tous ses avatars sont avant tout le produit de 13 ans de politique de « lutte contre le terrorisme » par les grandes puissances. D’Afghanistan en Irak, ce sont les peuples qui ont payé le prix fort, celui de la guerre des bombardements, de la destruction de toutes les infrastructures, des massacres collatéraux. Les interventions militaires des grandes puissances, dont la France, ne défendent pas les droits des peuples. Quand elles se retirent, les auteurs de la barbarie sont toujours là, voire renforcés et plus nombreux. Elles ne font que généraliser le chaos.
Ce sont les populations locales qui peuvent par elles-mêmes se défendre, à condition d’en avoir les moyens humains et matériels, y compris militaires, avec la solidarité des peuples qui les soutiennent.
Montreuil, le 24 septembre 2014