Présentation :
Le texte a substantiellement été réactualisé à partir des leçons que nous pouvons commencer à tirer de la mobilisation exceptionnelle que nous vivons.
A partir d'analyses de la situation politique et en complément du texte «réponses à la crise», ce document vise à préciser nos principaux axes d'intervention et les principales décisions concernant notre construction.
Introduction :
Le mouvement de l’automne 2010 contre la loi sur les retraites a invité avec fracas la question sociale dans le débat politique. L’irruption des travailleurs et des jeunes sur le terrain social et politique apporte un bol d'air frais, crédibilise les solutions anticapitalistes, ouvre de nouvelles perspectives. Après les premières révoltes de 2008 et 2009 contre les ravages provoqués par la politique des classes dominantes et des États pour faire payer les frais de leur crise à la majorité de la population, la lame de fond du mécontentement vient bousculer la routine institutionnelle des grands partis. Le pouvoir a réussi à imposer sa réforme, mais le camp de la lutte a relevé la tête, repris confiance. C’est bien lui qui porte les seules réponses possibles à la crise écologique, économique et financière provoquée par les classes dominantes et les États qui les servent, qui continuent de s'enferrer dans une impasse.
Ces derniers sont aujourd’hui au centre de la tourmente, confrontés à la dette et aux déficits budgétaire. Les gouvernements qui prétendaient réguler la finance se montrent les principaux acteurs du désordre financier, aggravant la crise du crédit qu’ils prétendent résoudre, déclenchant la guerre des monnaies. Tous les partis sont, de ce fait, contraints de se définir par rapport à la lutte sans merci qui oppose les banques et les autres institutions financières, les grands capitalistes aux populations. Ils sont aussi confrontés à la crise écologique sans précédent dont le mode de production capitaliste est le seul responsable . Cette crise est multiforme, combinant dérèglement du climat et de la biosphère avec épuisement des ressources, des sols, des réserves en eau. Elle amplifie la fracture sociale. Urgence écologique et urgence sociale se conjuguent..
Ceci confirme plus que jamais ce que nous écrivions dans les Principes fondateurs: «La logique du système invalide les prétentions de le moraliser, de le réguler ou de le réformer, de humaniser, qu’elles soient sincères ou hypocrites. La logique du système contribue par là même à créer les conditions de son renversement, d’une transformation révolutionnaire de la société, en démontrant quotidiennement à quel point il est vrai que le bien-être, la démocratie, la paix sont incompatibles avec la propriété privée des grands moyens de production.»
Le puissant mouvement de l’automne 2010 offre de nouvelles perspectives. Ce congrès est l’occasion de nous rassembler comme nous avons su le faire tout au long des mobilisations pour nous donner les moyens de peser dans les évolutions en cours, préparer les nouvelles luttes en gestation, l’affrontement avec le pouvoir.
Partie 1
Une crise globale d'une ampleur inégalée ou la faillite du capitalisme
Cette partie est commune à la position 1 et à la position 3
La crise économique mondiale, d’une gravité sans précédent depuis celle des années 1930, est venue entraver la marche prétendument triomphale de la mondialisation capitaliste. Elle fait exploser un chômage déjà fortement élevé, ruine les systèmes de protection sociale.
Les classes dominantes rencontrent des difficultés dans leur offensive. Le modèle libéral qu’elles défendaient est délégitimé. Si les attaques sont violentes, on compte au niveau européen des mobilisations d'ampleur, les premières depuis longtemps pour certains pays.
A quelques nuances près, la politique face à la crise de toutes les bourgeoisies, de tous les gouvernements capitalistes de droite comme de gauche, se résume en une fuite en avant: faire payer la crise dont ils sont responsables aux classes populaires sans remettre en cause les mécanismes qui assurent la domination du capital financier mondialisé.
La crise aggrave la concurrence, et ouvre une période d’instabilité et d’incertitude politiques et sociales. La tentation protectionniste peut monter en puissance, et s’accompagner d’une progression des sentiments nationalistes et xénophobes dans les classes populaires, exacerbés par des politiques populistes. Les expériences de rupture partielle avec l’impérialisme au Venezuela, en Équateur ou en Bolivie sont également confrontées à de fortes contradictions.
L’Union européenne, maillon faible des principaux centres capitalistes, est en crise. L’axe de la mondialisation capitaliste se déplace vers l’Asie, la Chine, mais aussi vers l’ensemble des puissances émergentes. Construction politique inachevée et bancale, l’UE est fragilisée par les rivalités entre des États et des gouvernements au service d'intérêts concurrents. Une même monnaie, mais des performances économiques inégales. Un même marché, mais une mise en concurrence des systèmes étatiques de salaires et de fiscalité. Les mêmes marchés financiers qui ont bénéficié des plans de sauvetage spéculent sur l’augmentation de la dette publique que ces plans ont entraînée. Les classes dirigeantes en profitent pour renforcer les politiques d’austérité. Elles imposent des réductions massives dans les dépenses publiques : après une vague sévère de suppressions d’emplois partout en Europe, les secteurs publics et les systèmes de protection sociale sont particulièrement visés. Le déséquilibre dans le partage des richesses au détriment du travail est encore aggravé.
La crise grecque et les déboires que connaissent d'autres pays européens en particulier l'Espagne ou le Portugal représente une nouvelle étape de la crise du système capitaliste engagé il y a maintenant plus de 3 ans. Pour rassurer les agences de notation, les banques, les multinationales ou le FMI, des mesures d'une violence inouïe sont prises tour à tour par des gouvernements européens de droite ou de gauche. Elles vont toutes dans le même sens et visent à faire payer la crise à la majorité de la population : baisse des salaires et des pensions, hausse de la TVA, allongement de l'âge de départ à la retraite etc.
Les échecs du sommet international de Copenhague comme, en France, du Grenelle de l’environnement en témoignent. Le décalage entre les beaux discours officiels sur l’urgence de sauver le climat et les sordides tractations de coulisses montre à quel point les dirigeants du monde, avant tout soucieux de la défense des intérêts de leurs groupes industriels et financiers, sont incapables de mettre en application les solutions les plus timides préconisées par leurs propres experts. Ils sont incapables de prendre en compte l’impact des activités capitalistes sur l’environnement parce qu’ils sont aveuglés par leur fuite en avant dans la surexploitation des être humains comme des richesses naturelles. Le modèle productiviste fait peser de graves menaces sur la vie de millions de personnes.
Les capitalistes, soutenus par les gouvernements, se servent de l’argument écologique pour s’ouvrir de nouveaux marchés, de nouvelles possibilités de spéculer. Cela n’a fait qu’aggraver la situation tant pour l’environnement que pour les peuples, en ne servant qu’à dégager de nouvelles sources de profits à travers la marchandisation de la nature, l’accaparement de terres, de nouvelles bulles spéculatives autour du marché du carbone. Dans les conférences internationales sur le climat, chaque chef d’Etat n’est jamais que le représentant de commerce de ses«capitalistes verts». Sur le plus long terme, des enjeux économiques stratégiques sont en cause, les vieilles puissances impérialistes étant en concurrence avec les nouveaux pays émergents comme la Chine ou l’Inde pour le contrôle des sources d’énergie de ces prochaines décennies. Le NPA agit pour construire une réponse globale face à la faillite globale des multinationales et des États.
Cependant les éléments très forts de délégitimation du néolibéralisme et, au-delà, du capitalisme lui-même n’ont pas réussi à s’exprimer pleinement sur le plan politique ou n’ont pas trouvé les moyens de le faire. Les politiques du «moindre mal», quand ce n’est pas le rejet de toute politique au nom du refus des politiques institutionnelles, prévalent dans l'immédiat sur la recherche d’une alternative anticapitaliste. A l’effet de choc provoqué par les premières manifestations de la crise et la prise de conscience de la difficulté à y faire face, s’ajoute le poids des reculs structurels imposés depuis des décennies au mouvement ouvrier, ainsi que celui de la crise de la perspective socialiste héritée de l’expérience du stalinisme.
Dans le même temps, la crise économique rend plus tangible et compréhensible à une échelle de masse les enjeux et la nécessité du combat contre le système. Elle illustre nos réponses anticapitalistes, elle lie les revendications immédiates de protection des travailleurs et de la population à la nécessité de leur contrôle sur la marche de la société, d’un gouvernement démocratique des travailleurs agissant dans la perspective d’une autre Europe, l’Europe des travailleurs et des peuples, à un projet de transformation anticapitaliste et écosocialiste pour un socialisme du 21èmesiècle.
Partie 2
En France, crise sociale et politique, la droite en sursis
Cette partie est commune à la position 1 et à la position 3
Les dernières élections régionales ont été un véritable camouflet, un échec cinglant pour Sarkozy et ses amis, un rejet profond de leur politique arrogante et cynique au service d'une minorité de privilégiés et de riches. L'automne a vu ce mécontentement s'imposer comme une lame de fond sur le terrain des luttes contre la loi sur les retraites. Un mouvement inédit de très grande ampleur s’est déroulé. La puissance de la mobilisation, jointe à l’intransigeance de Sarkozy, ont obligé les directions des grandes confédérations syndicales à aller bien plus loin qu’elles ne le souhaitaient et les ont empêchées de se mettre en travers du mouvement. Les profonds reculs accumulés dans le passé, le doute sur les capacités à gagner, l’absence d’appel clair à la grève générale reconductible des grandes confédérations syndicales ont privé le mouvement d'une possible victoire. Mais si les travailleurs n’ont pas gagné, Sarkozy non plus, tant son discrédit est puissant.
Sarkozy a voulu l'affrontement avec les organisations syndicales et le monde du travail. Il espérait ainsi les mettre à genou et assurer sa victoire pour 2012.. Le pouvoir voulait non seulement imposer sa loi sur les retraites conçue comme l'acte I d'un super plan de rigueur et de l’austérité mais aussi plier l'opinion aux mensonges libéraux.
Si le gouvernement a réussi à faire passer sa loi, il a perdu la bataille de l'opinion. La légitimité de la rue est apparue comme supérieure à celle des institutions vouées au service des classes dominantes.
La crise et la révolte populaire ont sapé les bases de la légitimité de la politique de Sarkozy, en faisant voler en éclats le discours du «travailler plus pour gagner plus». Les liens consanguins qui existent entre la haute bourgeoisie et la classe dirigeante, soulignés avec fracas par l'affaire Woerth accélèrent la rupture entre les classes populaires et les «élites». L'indécence qui consiste à demander au plus grand nombre de se serrer la ceinture pendant qu'on s'en met plein les poches passe mal.
Destruction des droits sociaux, précarisation, mensonge, violence, atteinte au droit de grève, déni de démocratie, collusion d’intérêts, racisme, guerre sans merci contre les quartiers populaires le sarkozysme est une forme de droite particulièrement dure, réactionnaire et mortifère. Le ras-le-bol de la Sarkozie est massif et l'idée que cette équipe puisse rester au pouvoir jusqu'en 2012 ou qu'elle puisse à nouveau sortir victorieuse de cette échéance est à juste titre devenue insupportable à des millions de salariés, de jeunes, de précaires. Et c'est tant mieux.
Exprimé avec fracas sur le terrain des mobilisations sociales, ce divorce a aussi nourri une forte abstention de la jeunesse (80 %) et des classes populaires (70 %) aux dernières élections.
Dans ce contexte difficile, c'est en partie le Front national qui a bénéficié du désarroi et de la désespérance sociale. La démagogie de Sarkozy et ses hauts scores électoraux, lui permettent de peser sur la situation. La montée ou le retour de l'extrême droite, la percée de la droite dure et conservatrice dans de nombreux pays européens nous montrent une fois de plus qu'en période de crise économique dense, c'est la démagogie, les discours simplistes, aux relents fascistes et xénophobes qui peuvent l'emporter. Surtout lorsque, comme en France, le gouvernement joue avec le feu et mène une politique anti-immigrés faisant de ces derniers, des sans-papiers, des Roms, les boucs-émissaires de la crise.
Mais l'émergence du puissant mouvement social et politique de l'automne a bousculé le jeu des partis institutionnels. La crise les déstabilise en révélant l'hypocrisie de leurs discours qui prétendent parler au nom de l’intérêt général alors que, dans les faits, elles se plient aux volontés des classes dominantes, auxquelles elles sacrifient les intérêts de la population. Cette crise politique aux diverses facettes est l’expression de l’étranglement de la démocratie, même dans sa forme parlementaire tronquée, par la dictature de la finance.
Une des préoccupations essentielles de notre parti est de contribuer à donner la parole aux exploités, aux opprimés, à tous ceux qui se détournent des partis institutionnels dans l’abstention ou qui viennent de retrouver le goût de la lutte dans le mouvement. Nous sommes les militants d’une nouvelle démocratie qui ne peut se construire qu’à travers les luttes sociales et politiques, par en bas, contre les classes dominantes et à travers la dénonciation des institutions qui les servent.
Partie 3
Du côté des gauches...
Cette partie est spécifique à la position 1
a) La gauche libérale, l’alternance au service des classes dirigeantes
Comme dans le reste de l’Europe, la gauche libérale est confrontée à la gestion des crises. Lorsqu'ils sont au pouvoir, en Angleterre jusque que récemment, en Espagne ou en Grèce, les socialistes mènent des politiques qui ne se différencient guère de celles de la droite. Ils gèrent le système et font payer la crise aux classes populaires. Dans l'opposition, comme en France, ils votent les plans d'austérité de l'UE et du FMI. A partir des institutions locales qu'ils dirigent, ils relayent les politiques antisociales et ne maintiennent avec les habitants des quartiers populaires que des relations malsaines basées sur le clientélisme et l'électoralisme grossier.
Fort de son dernier succès aux régionales et du ras-le-bol qui s'exprime contre le sarkozysme, le PS prépare l'alternance. Le PS s'est contenté d'accompagner le mouvement social, en gérant ses propres contradictions. En effet, il sent bien qu'il peut bénéficier d'un vote de rejet de la droite mais que, sur le fond politique, il n'a pas de politique véritablement alternative à opposer à celle de la droite. C'est pourquoi le PS s'est prononcé contre la réforme Woerth mais tout en défendant l'augmentation de la durée de cotisation et en votant en faveur de ce point essentiel de la réforme au Parlement. Cette proximité sur le fond du dossier a été symbolisée par l'attitude du principal dirigeant socialiste marseillais, Guerini. En plein développement du mouvement dans la «capitale de la grève», celui-ci a lancé un appel conjoint avec le chef de l'UMP, Gaudin, à reprendre le travail.
Le PS se voit potentiellement renforcé pour l'échéance de 2012, comme principal parti de la gauche. Son objectif est de diriger une nouvelle coalition rassemblant à ses conditions Europe Ecologie le partenaire privilégié, mais aussi le Front de gauche. Son projet est très clairement celui d’une nouvelle union de la gauche, baptisée «gauche solidaire».
Toutefois la voie n'est pas toute tracée d'ici à 2012, tant ce parti est accoutumé à se déchirer dès lors qu'il s'agit de régler ses problèmes de leadership présidentiel. Entre Aubry, Strauss Khan et d'autres, la concurrence fait rage et peut être source de difficultés importantes si le mécano des « primaires » ne lui permet pas de régler le problème de façon nette. Si les postures sont différentes, notamment entre la première secrétaire du PS et le chef du FMI, les divergences de fond ne sont en réalité pas si importantes. L'un et l'autre se retrouvent dans le texte programmatique issu de Convention nationale sur le nouveau modèle économique, social et écologique qui donne le « la » d'une politique de renoncement toujours plus libérale, sous couvert de modernité.
L’émergence d’Europe Écologie comme deuxième force électorale à gauche traduit la prise de conscience à une échelle de masse des problèmes posés par la crise écologique, ainsi que la recherche d’une option politique nouvelle dans des secteurs sociaux divers, aussi bien sur la droite du PS (avec notamment un transfert de voix du Modem) que sur sa gauche en particulier sur les terrains des libertés démocratique, antisécuritaire ou contre les discriminations. Pour les Verts et leurs alliés, pérenniser cette influence implique maintenant de s’accorder sur la mise en place d’une nouvelle formation politique, processus qui s’accompagne logiquement d’une série de contradictions et de luttes d’influence. Sur ce que sera l’orientation politique fondamentale de ce regroupement, il y a en revanche un accord très large parmi ses dirigeants: c’est la ligne du «capitalisme vert», celle d’un nouveau modèle de développement capitaliste supposé être aussi écologiquement soutenable que socialement responsable mais surtout compatibles avec le système, avec le programme du PS.
b) La gauche antilibérale face à ses contradictions
A la gauche du PS et d'Europe Ecologie, le paysage politique s'est modifié depuis le congrès de fondation du NPA.
Fondé à partir du départ du PS du courant Mélenchon, le PG a réussi às'installer dans le paysage politique àgauche. Au-delà, l’apparition du Front de gauche, né de l’alliance avec le PCF, signifie la cristallisation dans le paysage politique d’une gauche réformiste antilibérale qui n'a pas coupé les ponts avec le social-libéralisme et qui entend dans le même temps disputer aux anticapitalistes l’espace de la radicalité. Les dirigeants du Front de gauche voient la transformation sociale pour l'essentiel par le prisme électoral et institutionnel. Cette stratégie est concentrée dans la formule fréquemment employée par Jean-Luc Mélenchon, la «révolution par les urnes» ou «la révolution citoyenne», et constitue la base de l'accord entre le PCF et le PG sur le fond politique.
Leur intervention dans le mouvement de cet automne s’inscrivait bien dans leur conception du partage étanche des taches entre syndicats (dont la stratégie est par principe non discutable) et partis, cela pour donner une réponse purement institutionnelle au moment où il fallait pousser à la grève générale reconductible : l’appel aux urnes, au référendum. Ceci constitue une divergence profonde entre eux et nous.
Ceci dit, avec la mise en place du Front de gauche, le PCF a enrayé partiellement son déclin électoral continu depuis 30 ans. Rien ne garantit toutefois que l'effet sera durable. Les conflits de leadership, la question du choix d'un candidat commun à la présidentielle et la volonté fortement exprimé par Mélenchon de l'être, celle de l'identité historico-politique du PCF, celle de l'autonomie des forces qui composent le front de gauche, constituent de sérieux problèmes. Les contradictions en terme d'orientation politique demeurent fortes également. Sauvegarder ou conquérir des positions institutionnelles solides (dans les grandes villes, les départements, les régions, voire dans un futur gouvernement) suppose pour le Front de gauche une dépendance par rapport au PS et l'adieu de facto aux prétentions à la transformation sociale. Prétendre que l'on peut s'allier avec le PS et lui imposer une politique antilibérale demeure soit une illusion soit une entourloupe. Le lancement d’un processus en vue d’aboutir à un «programme partagé», qui s’inscrit dans cette logique, ne permet pas une alliance électorale nationale avec le NPA. Loin de partir d’un constat d’incompatibilité entre le programme du PS et celui d’une gauche digne de ce nom, les dirigeants du Front de gauche sèment l’illusion qu’il pourrait y avoir un «bon» programme commun gouvernemental de toute la gauche. Cette stratégie n'est pas la nôtre et nous défendons notre point de vue, basé sur l'indépendance stricte vis à vis du PS, auprès des militant-e-s et sympathisant-e-s du Front de gauche pour les convaincre de l'impasse dans lesquels cette ligne les amène.
Partie 4
Le mouvement contre la loi sur les retraites, une nouvelle étape pour battre la droite et sa politique, inverser le rapport de force
Cette partie est commune à la position 1 et à la position 3
Le mouvement contre la loi sur les retraites constitue une nouvelle phase dans la construction d'un mouvement d'ensemble. Il réactualise la nécessité d'une grève générale pour faire reculer le gouvernement et mettre en échec sa politique. Le renouveau militant dont il atteste, les maturations politiques qui s'y sont exprimées sont autant de points d'appui pour la suite.
Nous voulons contribuer à renforcer ses acquis pour préparer la nouvelle étape de l’affrontement avec le pouvoir et pas les laisser se dilapider sur le terrain institutionnel en 2012.
L'approfondissement, l'intensification de l'offensive tout azimuts que mène le gouvernement de concert avec ses homologues en particulier européens souligne l'urgence d'une contre-offensive de grande ampleur.
a) un combat prolongé, radical, unitaire contre l’austérité
La séquence de janvier à mars 2009 a pesé sur les mois qui ont suivi. La grève générale aux Antilles, les journées massivement suivies le 24 janvier et 19 mars ont suscité espoirs et attentes. Les directions syndicales (unies dans le «G8») ont refusé de construire le moindre début de solidarité avec le LKP (au nom des spécificités locales) et ont laissé sans perspectives les journées d’actions de l’hiver ainsi que les luttes des boites contre les licenciements (Continental, Molex, Freescale etc…).
Cependant les forces du mouvement pour refuser de payer les frais de leur crise n'étaient pas épuisées, bien au contraire, elles étaient en pleine maturation.
La publication du projet de loi du gouvernement sur les retraites, la volonté de Sarkozy de ne rien concéder aux confédérations syndicales, le mécontentement croissant face au cynisme et à l'arrogance du pouvoir, le scandale de l'affaire Woerth se sont conjugués pour nourrir une riposte massive et profonde.
Dans la conduite du mouvement, deux orientations se sont confrontées, l'une pour renégocier la réforme, l'autre pour son retrait pur et simple.
Dans de nombreuses entreprises, ou équipes syndicales et dans les collectifs unitaires, s'est posée pratiquement la question de la construction d’un mouvement d’ensemble, d’une grève générale pour imposer le retrait.
Dans le même temps, les blocages économiques ont permis à certains secteurs d'entrer dans la lutte et de la renforcer. Ils ont permis également de manifester des solidarités, de renforcer le caractère interprofessionnel et l'efficacité de la lutte, de donner confiance. Dans certains cas, ils se sont faits à défaut de pouvoir s'engager dans la grève.
L’organisation de la résistance et de la contre-offensive face à la crise et aux politiques patronales et gouvernementales, exige une rupture avec la stratégie des directions des grandes confédérations. Même s'il existe des différences notables entre les directions nationales des principales centrales syndicales, l'absence de plan d'action clair et unitaire,les «journées d’action», espacées et sans plan d'ensemble, le refus de préparer l'affrontement, n'ont pas permis au mouvement d'aller jusqu'au bout de ses possibilités et ont empêché que parmi les équipes militantes et chez les salariés se crée la confiance nécessaire pour gagner.
Toutefois, élément positif de ce mouvement, certaines équipes syndicales locales ou d'entreprises, certaines directions syndicales intermédiaires ont cherché sous diverses formes à pousser la lutte plus loin.
C'est pourquoi il est décisif de s'appuyer sur les équipes syndicales combatives, les éléments d'auto-organisation, les forces neuves et dynamiques qui émergent du mouvement pour changer la donne, faire en sorte que le mouvement de l'automne soit un tremplin pour généraliser la lutte, centraliser l'affrontement avec le patronat et le gouvernement.
Les difficultés objectives, le poids des batailles non menées ou perdues, les difficultés à «joindre les deux bouts» qui conduisent des salariés en accord avec les luttes à ne pas participer à des grèves coûteuses, la pression du chômage, la (ré)pression patronale, l'émiettement des lieux de travail, la mise en place d'un service minimum ou l'obligation de déclarer à l'avance l'intention de participer ont été des obstacles vers la reconduction de la grève. Mais la colère sociale, la combativité pourraient permettre de surmonter cet obstacle si les initiatives prises s’inscrivaient dans un plan de mobilisation qui ne craint pas de dire clairement son objectif.
C'est avec ce fil conducteur que les militant-e-s du NPA ont agi au sein du mouvement.
Ils entendent prendre toute leur place dans la construction des organisations de défense des salariés que sont les organisations syndicalesauxquelles le mouvement donne une forte impulsion. Ils y développent, dans le cadre du débat démocratique interne, la critique de la politique des directions des grandes confédérations. Ils participent à la convergence et au développement des courants «lutte de classe» eux aussi renforcés par la mobilisation. Ils veulent participer à la construction de structures démocratiques d'auto-organisation des luttes : assemblées générales, comités de grève, coordinations des secteurs en luttes qui permettent aux salariés mobilisés d’être acteurs et de diriger leur mouvement avec les équipes syndicales combatives.
Pour répondre aux besoins du renouveau militant, en particulier des jeunes, le mouvement syndical à besoin d’un programme d’urgence pour les augmentations de salaires uniformes, la défense et l’extension de la protection sociale, la réduction massive du temps de travail, la lutte contre les licenciements, la défense et l’extension des services publics avec création massive d’emplois, la socialisation des moyens de production dans les secteurs essentiels.
Le NPA agit aussi en tant que parti qui s'inscrit dans le rejet de la droite, qui affirme l’illégitimité de ce gouvernement et popularise la nécessité d'un plan d’urgence face à la crise et d'une alternative anticapitaliste face au libéralisme.
Le NPA impulse et participe à toutes les actions et formes d’organisation nécessaires pour capitaliser les acquis du mouvement, lui donner un prolongement, en particulier à travers les luttes pour résister aux licenciements, au démantèlement des acquis sociaux et à la mise en œuvre d'un plan drastique d'austérité.
Le NPA cherche à construire l’unité du monde du travail, en refusant la division entre terrain social (les entreprises et les mobilisations sociales) réservés aux organisations syndicales et terrain politique (au mieux un programme global, le plus souvent la participation aux élections et la présence dans les institutions) réservé aux partis politiques.
Si cette position rencontre de l'écho auprès de nombreux militants du mouvement social, directions des grandes confédérations syndicales et directions politiques de la gauche institutionnelleentendent se partager les tâches : aux premiers la conduite du mouvement et la négociation, aux seconds la politique au Parlement.
Pour nous, un syndicat peut très bien intervenir sur des « questions politiques » ou « de société », à condition qu’il le fasse à partir de sa pratique syndicale et en ayant le souci de regrouper et de représenter les salariés dans leur diversité.
Dans le cadre des mobilisations, le NPA participe à la construction de collectifs unitaires avec l’objectif d’unir les énergies de militants politiques, syndicalistes, associatifs ou non encartés. Ces collectifs unitaires sont des cadres de débats, des outils de propagande contre la propagande gouvernementale et patronale, et ils doivent également servir à soutenir, faire connaître, étendre les luttes dès qu’elles démarrent en fortifiant à chaque étape la détermination à gagner sur les revendications. Sans crainte de la crise politique que cela peut provoquer.
La vague de fond du mouvement de cet automne n’est pas au bout de ses forces. Elle a ruiné le crédit de Sarkozy et de la droite, démontré l’illégitimité de leur politique. Une nouvelle phase de la bataille pour les battre et les chasser du pouvoir est en gestation.
Le NPA s’y engage pleinement pour exiger:
. l’abrogation de la loi sur les retraites, la retraite à 60 ans à taux plein et le retour aux 37,5 annuités et les 1500 euros net minimum
. la défense et le développement des services publics et de la sécurité sociale
. la bataille contre le capitalisme vert: lier les questions sociales, écologiques et alimentaires
. l’interdiction des licenciements, la défense de l’emploi, contre la précarité et pour l’augmentation des salaires.
Partout nous militons pour que ce créer des collectifs unitaires discutant des perspectives du mouvement autour du mot d’ordre «Ce n’est pas à nous de payer la crise!»
b) Contre le racisme, pour l'égalité des droits
Le gouvernement accélère les mesures et la politique sécuritaire et anti-immigrés. Cette politique complète le dispositif social réactionnaire d'un volet liberticide et raciste. Elle vise aussi à séduire l'électorat de droite dure et d'extrême-droite, pour tenter de détourner l'attention de la population des politiques antisociales et des affaires. Les mesures contre les Roms, les attaques contre les jeunes des quartiers, l'intransigeance contre les sans papiers, les expulsions, les menaces sur les allocations familiales voire la déchéance de la nationalité en sont les formes aussi inquiétantes qu'insupportables.
La répression contre les lycéens et l'envoi de la police pour briser les piquets de grève cet automne sont les derniers exemples qui montrent que le renforcement de la nature autoritaire et policière de l'Etat est l'autre face de sa politique antisociale. Dans ce contexte, l'offensive du gouvernement sur le front du racisme et de l'identité nationale est aussi une stratégie qui dépasse les simples calculs électoraux et survivra aux possibles alternances électorales. Elle vise à «diviser ce qui devrait être uni» (celles et ceux qui ont manifesté de différentes manières cet automne) pour «unir ce qui devrait être divisé» (patrons et travailleurs «français de souche»).
Cette stratégie raciste exige d'exalter l'identité national ou occidentale tout en construisant l'ennemi intérieur (Roms, musulmans, jeunes des quartiers populaires mais aussi syndicalistes bloqueurs...) reflet d'ennemis extérieurs désignés selon les besoins de l'impérialisme français sur un marché mondial de plus en plus régi par les rapports de force militaire.
Sous différentes formes, ces dernières années ont illustré le potentiel de mobilisation contre le racisme, la «guerre de civilisation» et la politique sécuritaire : manifestation du 4 septembre, révolte des quartiers, lutte des sans papiers, manifestations contre la guerre, solidarité avec la Palestine.
La grève emblématique des salariés sans papiers, malgré ses difficultés, et le succès de la marche vers Nice, marquent une avancée décisive dans un secteur pourtant marqué par la précarité, la répression et l’absence de droit. Nous nous inscrivons dans toutes les mobilisations favorables à la régularisation des sans papiers et prônons la régularisation de toutes et de tous.
Mais force est de constater que ce potentiel ne s'est pas cristallisé dans un mouvement capable de riposter à la hauteur des enjeux.
Le NPA défendra, au sein du mouvement social et notamment des syndicats, la nécessité de riposter à la politique raciste, néocolonialiste, impérialiste et sécuritaire du gouvernement.
Les militant-e-s du NPA doivent renforcer et dévolopper, sur une base d'action, les cadres différents dans lesquels ils et elles sont impliqués, soutien aux sans papiers, associations et comités locaux antiracistes, associations et réseaux «quartiers populaires», campagnes contre la répression, associations de solidarité avec la Palestine, campagnes BDS.
Le NPA agit aux côtés des organisations démocratiques et soutient toutes les mobilisations antiracistes, luttent contre l'extrême-droite, les discriminations et pour l'égalité des droits.
Cela est indispensable mais pas suffisant. Face aux enjeux, le NPA cherche à construire avec d'autres, un mouvement antiraciste permanent et de masse dans la jeunesse, dans les quartiers populaires et dans les lieux de travail, capable d'entrainer plus largement contre les offensives racistes et sécuritaires du pouvoir. Sans entrer en contradiction avec les cadres existants sur différents, ce mouvement permettra de les dynamiser.
D'où la nécessité :
. d'articuler luttes contre le racisme, luttes antisécuritaires (contre l'Etat policier) et solidarité avec les peuples dominés
. de rejeter toute inscription de la lutte antiraciste et antisécuritaire dans une idéologie de défense de la nation ou de la république
. d'identifier toutes les forces de racisme, l'islamophobie et l'instrumentalisation de la question migratoire comme outil d'approfondissement de l'exploitation ou de production de consentement à celle-ci.
Ces connexions sont indispensables dans une période qui comb inera la solidarité avec les sans papiers avec des révoltes dans les quartiers contre la police, la colère contre le sort fait aux palestiniens avec le refus de la stygmatisation des Roms ou des musulmans. Inversement, ne pas faire ces connexions empêcherait de cristalliser le potentiel de ces résistances en un mouvement de lutte permanent contre le racisme et l'offensive sécuritaire. Le NPA doit passer à l'iniative pour articuler sa stratégie de reconstruction d'un mouvement social sur des lignes de lutte de classe à une stratégie pour reconstruire en France un mouvement antiraciste combatif.
c) Des mobilisations qui lient l’écologie et le social
L'accélération et l'aggravation de la crise écologique est le résultat de choix politiques visant à favoriser une économie ultralibérale. Pourtant le combat écologiste se limite trop souvent à diminuer les effets du capitalisme sans le remettre en cause. Le NPA doit mettre l'écologie au cœur du débat politique, favoriser la prise de conscience de la population, l'aider à sortir des logiques culpabilisantes individuelles et lui proposer des alternatives claires et radicales.
En France, comme partout, des paysans luttent contre l'agrobusiness et la finance, des agriculteurs et des pêcheurs s'opposent à l'industrialisation de leur métier, tous dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail. Nous devons soutenir leur combat et dénoncer les mécanismes d'exploitation humaine et environnementale qui sont en œuvre.
De nombreuses luttes locales et régionales contre le nucléaire (EPR, Fessenheim, déchets…), contre des projets productivistes destructeurs (Notre Dame des Landes, LGV…) contre les cultures ou l'importation d'OGM, contre le développement des nanotechnologies témoignent de la vitalité d’un mouvement populaire, multiforme, unitaire, capable de mobiliser largement autour d’une question précise. Dans ces mobilisations le lien entre les dimensions sociales et écologiques, la convergence avec les salariés, la critique du système capitaliste lui-même, portés par les militants anticapitalistes rencontrent un large écho. Le sommet de Copenhague à provoqué une mobilisation importante en particulier de la jeunesse, marquée par une forte radicalité anti-système et internationaliste. En France la constitution des collectifs Urgence Climatique Justice Sociale marque une avancée dans la construction d’un mouvement qui dépasse l’opposition à tel ou tel projet et prend une dimension politique globale. Les militant-e-s et militants du NPA s'inscrivent dans toutes ces mobilisations.
Le sommet de la Terre-mère à Cochabamba a exprimé clairement ce rejet des fausses solutions et a appelé les peuples à construire les alternatives. La question des biens communs contre l'appropriation des ressources naturelles et du vivant est centrale pour contrer le capitalisme vert.
De nouveaux rendez-vous importants vont avoir lieu à l'automne 2010, dont le sommet de Cancun (COP 16) qui va à nouveau poser la question de la capacité de sortie de la crise climatique au niveau mondial.
De manière plus générale, le domaine concernant la conservation, la gestion et la distribution des biens universels vitaux pour l’humanité, tels que l’air, l’eau, la biodiversité et le climat ne doit pas être différenciée de celles de biens sociaux à dimension universelle, comme la santé, l’éducation, la recherche, la culture ou la protection sociale. Nous soutenons donc le manifeste pour la récupération des biens communs contre la marchandisation et la privatisation des éléments vitaux pour l’humanité et la planète lancé en 2009 au forum social mondial de Belém, au Brésil.
Ces luttes pour le respect des droits fondamentaux permettent d’unifier toute la population autour d’un intérêt commun, dans une logique anticapitaliste.
d) Pour les droits des femmes
Parce que les inégalités salariales et professionnelles subsistent entre les hommes et les femmes, qu'elles sont de ce fait parmi les personnes les plus précaires, les femmes sont les premières victimes de la crise. Quand le gouvernement allonge l’âge de départ à la retraite, ce sont elles qui voient leurs pensions réduites à peau de chagrin. Les inégalités du taux de pension des femmes sont le reflet amplifié des inégalités existant dans le travail entre hommes et femmes. En effet, les retraites font un effet de loupe sur la situation des femmes tant par rapport aux inégalités professionnelles et salariales que par rapport à l'inégal partage des tâches domestiques. De même quand le service public est cassé, les femmes sont en première ligne car c’est souvent sur elles que repose la dispense des soins, de l’éducation. Quand le gouvernement baisse le taux d’encadrement en crèche ou supprime des postes d’enseignant et le nombre de places en maternelle, ce sont encore les femmes qui assument ces tâches.
Avec la destruction de l’hôpital public mis en place par la loi Bachelot, des centres d’IVG ont fermé, d’autres sont menacés et ceux qui subsistent voient leur moyen diminuer. En parallèle des associations comme le planning familial voient leurs moyens sans cesse remis en cause. Cette politique constitue un véritable recul du droit des femmes à disposer de leur corps. Le droit à l’avortement est remis en cause de façon pernicieuse, renforçant le camp de la droite réactionnaire qui n'a jamais accepté ce droit.
Le débat sur «l’humanité» du fœtus notamment porté par les offensives de Benoît XVI et des courants intégristes dans le monde remet de fait en cause le droit à l'avortement. Dans un contexte de remontée de l'extrême droite, il faut combattre les mouvements pro-vie et les protagonistes de «l'ordre moral» interdisant la contraception et les protections contre le sida.
Alors que la loi-cadre sur les violences faites aux femmes, portée depuis plusieurs années par le mouvement féministe, met en avant la prévention et le développement des services publics pour l'accueil et la prise en charge des femmes victimes de violence, la loi contre les violences conjugales votée tout récemment, même si elle contient quelques avancées, privilégie la répression et dénature de fait ce le projet initial. Le gouvernement, s'il a été obligé de prendre en compte les violences faites aux femmes par la mobilisations initiées par les associations féministes, en reste le plus souvent à des effets d'annonce et ne donne aucun moyen en terme de lieux d'accueil et de prévention.
Face à l’ensemble de ces attaques, les résistances sont nombreuses.
Contre la fermeture des CIVG, des collectifs, les remises en question du droit à l’avortement, contre la précarité des femmes, les inégalités salariales et professionnelles, le NPA doit prendre toutes les initiatives pour dénoncer ces scandales et les combattre.
Dans le mouvement syndical, les féministes syndicalistes essayent depuis plus de 10 ans de donner plus de visibilité aux questions féministes. Les stages intersyndicaux sur les droits des femmes organisés par les commissions femmes de Solidaires, FSU et CGT constituent un moment privilégié pour rendre visible cette situation. Nous avons toute notre place à prendre dans ces espaces, afin de renforcer aussi la place des femmes dans le syndicalisme. Dans ces cadres, il s’agit aussi d’accompagner les nouvelles formes de pratiques syndicales permettant notamment aux femmes précaires de s'y engager pleinement.
Au niveau international, la marche mondiale 2010, autour de thèmes comme «biens communs, biens publics», «autonomie financière des femmes», «contre les violences faites aux femmes», «paix et démilitarisation», a permis notamment de montrer comment la crise touchait les femmes. Même si la marche mondiale des femmes a comme l'ensemble du mouvement altermondialiste, a ces dernières années marqué le pas, il est important de continuer a tisser un réseau internationaliste de défense des droits des femmes.
Le mouvement féministe aujourd'hui est multiple et confronté à des difficultés comme de multiples mouvements de défense des droits. La création de cadres unitaires ( la CADAC en 1992) et en 1995 du CNDF) notamment face à la remontée de l'extrême droite et aux attaques sur le travail des femmes, avait permis de reconstituer des cadres de mobilisation féministes, tant au niveau national que local. Ces cadres mixtes réunissant associations, syndicats, partis restent des cadres d'impulsion de mobilisation unitaires ( droit à l'avortement, lutte contre les violences faites aux femmes) que le NPA doit continuer à investir, tout comme au niveau international la marche mondiale des femmes . Par ailleurs, de nombreuses associations féministes au niveau local mais aussi au niveau national existent, de nouvelles se créent, qui se mobilisent soit sur un sujet spécifique, soit plus largement.
Il faut privilégier tous les cadres qui contribuent à ancrer la lutte pour les droits des femmes au plus près du terrain, notamment là où les femmes subissent à la fois oppression, exploitation et discrimination.
e) Pour la solidarité internationale.
L’identité internationaliste du NPA est fortement affirmée et doit continuer à l’être. L’essentiel des enjeux écologiques, politiques sociaux se jouent d’abord et avant tout à l’échelle internationale et la solidarité avec les peuples en lutte, la popularisation de l’action des anticapitalistes irrigue notre réflexion et nos prises de position politique.
Les multinationales sont les actrices de la globalisation capitaliste avec les délocalisations et la mise en concurrence des salariés. Le soutien aux grèves pour les salaires dans les pays à bas coût de main d'œuvre ne relèvent pas seulement d'une solidarité naturelle mais est un enjeu décisif pour les travailleurs des pays riches dans leur combat contre les licenciements, les baisses de salaire et le démantèlement des acquis sociaux. Nous développons la solidarité financière, nous défendons les militants syndicaux de ces pays, via les syndicats et les associations auxquels nous participons, ou en tant que parti,
Au moment où nous tenons notre congrès, la France a pris la Présidence du G20., le club des riches de la planète. Nous participerons à toutes les échéances qui auront lieu sur le territoire dont le sommet agriculture/pèche qui aura lieu en mars. En novembre 2011, un sommet des Etats du G20 devrait avoir lieu à Nice. Le NPA participera activement au collectif unitaire de préparation du contre-sommet organisé à cette occasion et en fera une échéance nationale de mobilisation.
L'appropriation des richesses naturelles, la négation des droits des peuples à l’autodétermination génère des situations dramatiques, de nombreuses et de nombreux conflits, des guerres… Les différents impérialismes, dont celui de la France, leurs alliés, des régimes ou des dictatures à leurs ordres, sont la principale source d’insécurité sur la planète.
Nous luttons pour un monde sans guerre, pour une paix juste et durable... dans un monde démilitarisé et socialement juste, débarrassé de tout colonialisme et apartheid. Le NPA poursuit son action pour le retrait des troupes françaises d'Afghanistan dans le cadre du collectif unitaire « OTAN-Afghanistan ».
Le NPA continue son action de solidarité avec le peuple palestinien, la campagne BDS, la participation à des missions civiles de solidarité.
Le NPA s'engage pleinement contre l'impérialisme français et poursuit son travail de solidarité contre la françafrique.
Le NPA soutient et travaille à la convergence des luttes écologiques au plan international, comme par exemple celle des paysans sans terre, la défense des forêts primaires, la réappropriation des ressources naturelles par les populations locales, la lutte contre le réchauffement climatique ou les luttes contre le développement des cultures OGM...
Partie 5
En France, en Europe comme au plan international, favoriser les convergences anticapitalistes
Cette partie est spécifique à la position 1
Le projet du NPA vise à créer les conditions favorables à l’émergence d’un nouveau mouvement émancipateur, des classes exploitées. Au cœur de ce projet la nécessaire rupture avec le système capitaliste, l'auto-organisation du plus grand nombre qui prendra ses affaires en main pour conquérir la démocratie, le pouvoir en vue d’une transformation révolutionnaire de la société dans l’objectif de construire une société socialiste, écologiste, féministe et démocratique.
Cela implique de combiner trois éléments : œuvrer au développement des luttes et des mobilisations, défendre des mesures d'urgence sociales y compris dans les institutions, proposer des éléments concrets pour la société à venir. Et le tout dans une perspective internationaliste.
Cela implique d’exister comme parti des luttes et des mobilisations pour défendre .des mesures d'urgence et tracer la perspective d'un gouvernement issu d'une démocratie directe pour et par les travailleurs et leur garantissant le droit de contrôler la marche de la société. Sans l’auto-activité des masses ne peuvent exister ni de résistances victorieuses, ni de nouveaux combats émancipateurs, ni de perspectives de rupture.
Notre programme défini dans le document «nos réponses à la crise» implique une stratégie anticapitaliste que nous défendons tant dans les luttes que sur le terrain politique, dans les élections ou là où nous avons des élus.
Nous voulons la défaite de la droite et le plus vite sera le mieux. C'est notre combat immédiat, en combinant aux mots d'ordre revendicatifs, l'exigence que ceux qui mettent en œuvre des politiques d'austérité soient chassés. Nous voulons faire partir Sarkozy et son équipe le plus vite possible, sans attendre 2012. Mais nous ne voulons plus de politiques dites de centre-gauche, en réalité de gestion du capitalisme, qui ne défendent pas les classes populaires et finissent par désespérer le monde du travail. Nous voulons agir pour défaite la droite mais aussi sa politique ce qui veut dire défendre une politique anticapitaliste indépendante.
C'est forts de cette orientation que nous mobilisons pour l'unité du monde du travail, l'unité de ses organisations pour les mobilisations sociales mais aussi politiques.
Dans cette perspective, nous nous adressons aux antilibéraux, aux anticapitalistes, aux courants libertaires, aux écologistes radicaux, aux militant-e-s du mouvement social, jeunes, travailleurs, chômeurs, précaires, à toutes celles et tous ceux qui disent refuser que l'on fasse payer la crise aux classes populaires. Nous soumettons à la discussion notre programme d'urgence anticapitaliste, «Nos réponses à la crise» et sommes prêts à des actions unitaires sous les formes les plus diverses pour en populariser les points que nous pourrions défendre en commun.
Le mouvement de cet automne exige des suites qui s'organisent et se discutent à la base entre tous ses acteurs. Nous sommes pleinement disponibles pour contribuer avec toutes les organisations, équipes militantes, travailleurs, jeunes qui le souhaiteraient à mettre sur pied des cadres unitaires de discussion et d'action autour des perspectives sociales et politiques du mouvement pour mettre en échec l'offensive de l'austérité du pouvoir.
A mesure que nous nous rapprochons d'échéances électorales qui posent la question du pouvoir au sommet de l'État, à mesure que se déploie la politique d'austérité, se pose la question des moyens de rompre avec une politique soumise aux intérêts des classes dominantes qui tiennent les reines de l’économie et de la finance. La question de l'indépendance vis àvis du PS est une question décisive. Oui ou non les socialistes sont il un rempart face à la politique de la droite et des capitalistes ? Oui ou non, le programme du PS est il compatible avec la défense des intérêts des classes populaires? Oui ou non, ceux qui votent pour et ceux qui votent contre le plan «d’aide» à la Grèce peuvent ils cohabiter dans un même gouvernement ? Oui ou non est-il possible de rompre avec le capitalisme sans rompre avec ses institutions?
L’unité sur le terrain électoral exige des réponses claires à ces questions.
Nous disons très clairement que nous ne serons pas dans une quelconque union de la gauche reconstituée autour du PS et que nous ne participerons ni ne soutiendrons un gouvernement qui mènera une politique contre les intérêts de «ceux d'en bas», comme le PASOK en Grèce ou à l'image d'autres gouvernements sociaux-démocrates. La perspective que nous portons est radicalement différente. Nous participerions à un gouvernement de la majorité de la population, appuyé sur les mobilisations, l'auto-organisation des classes populaires, avec pour perspective immédiate de prendre des mesures de rupture avec le capitalisme et ses institutions.
Le NPA en appelle au regroupement pour construire et imposer l’alternative anticapitaliste. Nous proposons que toutes les forces, équipes de militantEs radicaux du mouvement social, formations engagées dans la lutte, trouvent les moyens d’en débattre ensemble
C'est sur ces bases et à partir de ce programme exprimée par le texte «réponses à la crise» que nous préparons les échéances électorales de 2012. A la Présidentielle, le NPA sera présent en soutenant une candidature de rassemblement anticapitaliste indépendante du PS et de ses alliés, issue ou pas de ses rangs.
Le CPN et le CE sont mandatés :
. pour organiser l'action publique (prises de positions, appels, rencontres unitaires...).pour répondre aux invitations à débattre (meetings, forums, rencontres unitaires) à l'exclusion d'initiatives visant à mettre en place des cadres de construction d'une majorité d'union de la gauche incluant le PS.
. pour démarrer immédiatement une campagne de pré-collecte de parrainages auprès des maires et grands élus concernés afin de garantir cette présence dans tous les cas de figure.
Ensuite deux versions au choix (en fonction du calendrier) :
- soit : Nous prendrons nos décisions définitives en vue des élections de 2012 lors d'une conférence nationale spécifique au second trimestre 2011.
- soit : Nous prendrons une décision définitive pour les élections de 2012 dans le cadre d'une consultation nationale au second trimestre 2011 à partir de motions soumises au vote par le CPN.
Le NPA s’engage également dans la confrontation idéologique dont on connaît l’importance dans la lutte des classes. C’est pourquoi nous assumons le débat sur le passé et l’avenir du socialisme et du communisme, sur les nouvelles questions stratégiques, sur la place de l’écologie dans notre projet de transformation révolutionnaire de la société. Il n'y a pas de questions tabou. C’est le sens de l’engagement de militants du NPA dans les associations, revues et fondations qui participent de ce mouvement.
Enfin le NPA porte un projet internationaliste et européen. L’engagement dans la construction de luttes convergentes en Europe et d’un regroupement des forces anticapitalistes et antilibérales à l’échelle large du continent est une priorité. D'Athènes à Londres, de Lisbonne à Varsovie : il faut faire converger les forces qui refusent de payer leur crise.
De même le regroupement des forces qui combattent le capitalisme à l’échelle internationale en s'opposant concrètement aux politiques patronales et gouvernementales nécessite une politique volontariste et opiniâtre vers une nouvelle internationale.
Dans toute l'Europe, dans le monde entier, il y a ceux qui participent aux politiques d'austérité ou les accompagnent et il y a ceux qui les combattent opiniâtrement. Nous proposons à tous les mouvements politiques anticapitalistes d'ouvrir un processus de rassemblement permanent, dans le but de mener des campagnes communes, d'aboutir à l'adoption d'un programme, de se doter de structures de coordination permanentes, de trouver une appellation commune. Le CPN et le CE sont mandatés pour organiser toutes les rencontres bilatérales et multilatérales pour une confrontation approfondie permettant de faire faire un pas en avant concret dans cette perspective. De ce point de vue, la dernière conférence anticapitaliste des 16 et 17 octobre constitue un pas en avant.
Concernant la zone euro-méditerranée, le NPA a lancé une invitation aux organisations concernées pour proposer l'organisation d'une première rencontre des organisations politiques anticapitalistes des pays riverains ou proches de la Méditerranée. Que ce soit à travers l'OTAN, l'Union européenne, l'Union pour la Méditerranée les forces impérialistes et réactionnaires s'organisent pour faire payer la crise du système capitaliste aux peuples, développer leur logique de guerre et de colonisation, transformer l'Europe en forteresse alors que les capitaux, eux, circulent librement.Cette première réunion de travail aurait, donc, pour objectif de renforcer la connaissance mutuelle entre nos organisations, de commencer àenvisager des actions communes et de renforcer la solidarité autour de 3 thèmes principaux : La crise et ses conséquences, les résistances à la crise. ; Militarisation, logiques de guerre et d'occupation, résistances et solidarité ; L'Europe forteresse, la libre circulation des personnes.
Partie 6
Renforcer le NPA , parti des classes populaires et de la jeunesse
Cette partie est spécifique à la position 1
Le NPA, avec seulement 18 mois d'existence, est encore un jeune parti. Mais à la lumière de nos premières expériences, il nous faut interroger sur nos pratiques, notre fonctionnement, nos erreurs afin de procéder à de premiers ajustements et ce dans l'ensemble des structures de notre parti, des comités au CPN et au CE. Il s’agit aussi d’amplifier le travail commun entre le CE , le CPN et l'ensemble des commissions.
Notre projet politique est celui de la construction d'un parti anticapitaliste, plus large, sociologiquement, plus populaire dans sa composition, plus enraciné dans le monde du travail, les quartiers populaires et la jeunesse.
Cela suppose en premier lieu une politique volontariste dans nos choix de construction.
Cela suppose également d'améliorer nos capacités à mener, coordonner nationalement et rendre visible des campagnes du NPA visant à faire avancer des questions précises et faisant la démonstration de l'utilité immédiate du NPA.
Il faut maintenant progresser concrètement dans notre implantation dans trois secteurs clé où nous sommes en deçà de nos possibilités et des nécessités : les quartiers populaires, les lieux de travail, la jeunesse. Cependant, dans une société où le chômage et la précarité font loi, il faut élargir nos champs d'interventions, y compris dans des secteurs qui ne sont pas traditionnellement les nôtres comme par exemple celui de l'écologie radicale.
Si on ne veut pas en rester à des vœux pieux, il nous faut traduire à tous les niveaux de l'organisation, ce choix politique. C'est en particulier vrai pour le CPN et le CE, comme lieux d'impulsion de ces interventions.
Mais la relation entre le parti et la population, surtout dans un pays comme la France, ne se résume pas à un rapport direct entre l'organisation et les masses. Ces liens se construisent aussi à travers le mouvement social qu'il soit syndical ou associatif. Développer et encourager l'intervention dans des structures de masse de nos militant-e-s est un enjeu majeur. Par delà la confrontation avec les autres courants de la gauche radicale, toujours nécessaire, c'est surtout un moyen d'ancrer et d'élargir l'audience de notre parti.
a) Notre intervention dans le lieux de travail :
Les militant-es du NPA sont investis dans les organisations syndicales, y participent activement à la défense des intérêts immédiats, quotidiens des salariés, tout en y développant la critique de la politique des directions des grandes confédérations.
Les politiques patronales isolent et divisent les salarié-es et rendent plus difficile l’action collective. Elles rendent encore plus urgente et plus indispensable la reconstruction d’outils syndicaux capables de fournir des lieux d’organisation, de solidarité, de résistance face à l’émiettement du salariat, la précarité, la sous-traitance, les filialisations, la multiplication des statuts, les privatisations…Si les suicides au travail sont enfin une réalité perçue hors des entreprises, le combat contre les conditions de travail, la souffrance, les accidents et maladies professionnelles demeure encore en deçà de ce que la violence patronale exige. La reconstruction d’un syndicalisme de transformation sociale et écologiste (maintien de l'emploi, reconversion des activités polluantes ou inutiles sous contrôle des travailleurs), d’un syndicalisme capable de combattre les discriminations et les divisions de la classe ouvrière demeure plus que jamais notre objectif.
Les militant-es du NPA défendent un syndicalisme lutte de classe porteur d’un plan d’urgence et d’une orientation pour un mouvement d’ensemble prolongé, pour l’auto organisation des mobilisations dans les différentes organisations syndicale où ils militent.Cela passe dans la majorité des cas par la formation de courants lutte de classe sur des bases unitaires. Ce combat est trop souvent renvoyé à l’action dans les sections d’entreprises ou les unions locales, il nécessite pourtant, pour être efficace, à la fois une convergence des courants critiques internes aux confédérations, qui doivent faire la preuve pratique de leur efficacité, et en même temps la défense de ce que devrait être une unité syndicale nationale plus efficace et plus durable. Nous veillons à ce que de tels regroupements aient une base de masse et bénéficient par conséquent de la participation de structures et équipes syndicales significatives.
Nous donnons une place centrale à notre travail politique en direction du monde du travail et réaffirmons la volonté de développer la coordination de ce travail au niveau des régions comme au niveau des branches, de systématiser et améliorer notre diffusion des tracts d’entreprise, de nous doter de nouveau moyens d’échange, de formation, de construction. Nous devons nous donner les moyens en créant des CILT locales partout où elles n'existent pas, de les mettre en réseau nationalement en utilisant notre presse, notre site, des circulaires ad hoc...
b) Notre intervention en direction de la jeunesse
Les mouvements lycéens, les mobilisations sur les universités démontrent régulièrement leur potentiel comme ce fut le cas lors du mouvement de l’automne 2010. Nous devons poursuivre et renforcer notre intervention en direction de la jeunesse et le profil jeune du NPA en cherchant partout à développer une activité sur les lycées, les universités, les quartiers populaires et les lieux de concentration de jeunes travailleurs (CFA, FJT, restauration rapide…). Sur ces lieux, nous déclinons les campagnes du NPA sur les questions qui touchent plus particulièrement les jeunes et avec un matériel adapté: nous abordons les réformes de l’éducation qui visent à casser les diplômes, les garanties collectives des futurs salariés et qui dégradent les conditions d’études, la précarité, la répression et le flicage de la jeunesse en dénonçant les nouvelles mesures sécuritaires, la lutte contre les racismes, l'extrême-droite, le sexisme, l'homophobie. Pour l’ensemble de la jeunesse et plus particulièrement pour les jeunes travailleurs, nous déclinons nos axes de campagne anticrise. Nous devons faire de la question écologique une des dimensions de notre orientation dans la jeunesse qui a fait la démonstration de son implication lors du sommet de Copenhague.
c) Consolider le réseau «quartiers populaires»
Un spectre hante l’esprit du Gouvernement, de la Droite et d’une partie de la Gauche Française: celui du réveil politique des quartiers populaires.
Des quartiers qui sont la cible d’un arsenal économique, judiciaire et sociopolitique de plus en plus répressif, de plus en plus inégalitaire. Des quartiers qui souffrent de façon amplifiée de la dégradation de leur condition de vie, d'accès aux services, de la dégradation de leur environnement.
Dans l’élaboration de cette ségrégation, de nombreuses orientations du pouvoir en place et de la gauche institutionnelle peuvent être clairement identifiées :
utilisation des médias pour véhiculer une image dégradée de ces territoires, engendrant un sentiment d'antipathie.
- rhétorique sarkozyste qui enferme les revendications sociales et politiques en utilisant le communautarisme.
- clientélisme.
Le NPA identifie clairement les dégâts que les quartiers populaires subissent comme les répliques sismiques annonciatrices des cataclysmes à venir si le capitalisme n'est pas combattu et renversé. Il est de la responsabilité du NPA d'être à la pointe de la lutte politique contre ce système, là où il est le plus dur, le plus injuste, les plus brutal et le plus inhumain.
Le front de la lutte s'est élargi. Dans les quartiers populaires, des les luttes spécifiques sont menées (précarité, pauvreté, misère, chômage, discrimination sexiste et raciste, violences policières, mal logement, malbouffe, impérialisme, sionisme, colonialisme). Luttes qui rétablissent les habitants des quartiers populaires dans leur dignité individuelle et collective, à égalité de droits. Luttes pour la mémoire de l'immigration reconnaissant les meurtres du colonialisme. Luttes contre les approches ethnicisantes ou religieuses des questions sociales et des questions de discrimination.
Le NPA œuvre à la constitution d'un cadre démocratique de mobilisation et de conscientisation des quartiers populaires en favorisant l'auto-organisation. Refusant la désertification politique des quartiers, le NPA considère l'intervention dans ces territoires comme un axe politique majeur en terme de fonctionnement, en terme de réflexion programmatique et en terme d'investissement militant. Ce faisant, le NPA se démarque des autres partis qui ne considèrent les classes populaires que comme de potentiels électeurs. Il fait de la réhabilitation des QP l'un des fondements de son action politique.
Il s'agit sous la responsabilité de la commission nationale, avec le relais du CE et du CPN de faire l'état des lieux des quartiers dans lesquels nous disposons de comités, de faire progresser l'échange d'expérience. Il nous faut discuter avec toutes les directions locales dans les moyennes et grandes villes pour voir où il serait judicieux de commencer une intervention quand il n'en existe pas. Chacune des fédérations de comités, selon l'avancée de son travail pourrait indiquer au minimum un ou deux quartiers «cible» dans lesquels nous déployons notre intervention en dégageant des équipes militantes pour qui cette intervention constitue une priorité. Pour cela, il faut fournir des exemples d'expériences réussies, échanger sur la méthode, échanger le matériel, se faire l'écho de notre activité dans nos moyens de communication.
d) Une implantation sur tout le territoire
Enfin, nous devons poursuivre notre effort d'implantation sur tout le territoire. Nous avons bien progressé, mais nous devons amplifier. Cela suppose aussi une politique d'extension organisée localement dans les petites villes ou banlieues dans lesquelles nous ne sommes pas ou peu implantés. Cela suppose une réflexion sur le type d'activité et de structuration dans des zones rurales.
e) Renforcer le NPA , fluidifier son fonctionnement
Le souci de recruter, de faire partager nos convictions, notre projet, de donner le goût de l’organisation, de l’action collective, de se cultiver pour comprendre et transformer le monde est une préoccupation constante. Il faut veiller à ce que chacune et chacun trouve sa place à son rythme, puisse militer au rythme où il le souhaite. Nous avons besoin de toutes et de tous. C’est la tâche des équipes d’animation des comités, des coordinations locales et régionales mais aussi de chacune et chacun.
La vie et le développement d’un parti anticapitaliste largement ouvert sur le monde du travail et la jeunesse suppose une démocratie vivante et dynamique permettant d’associer la diversité des expériences comme des pratiques militantes, la disparité des disponibilités militantes, la pluralité des points de vue. C'est une chance pour le parti et une condition nécessaire pour construire un outil susceptible de peser sur les rapports de forces sociaux et politiques. Mais c'est aussi une difficulté pour le fonctionnement quotidien de l'organisation qui ne peut trouver de solutions que dans notre commun attachement au combat contre l’oppression pour l’émancipation humaine.
Par delà les nuances ou divergences politiques qui peuvent exister au sein du NPA, il nous faut être vigilant à ce que chacun, chacune puisse trouver toute sa place dans l'organisation.
f) Réussir nos souscriptions annuelles
La vie de notre parti, son intervention publique ont un coût financier. Moins de rentrée d'argent, c'est moins d'argent pour la démocratie interne et le fonctionnement. Moins d'argent pour la qualité et la quantité du matériel que nous sortons. Moins d'argent pour nos initiatives publiques. L'effort doit porter sur les cotisations. Mais il faut aussi permettre que la frange sympathisante nous aide. D'où le lancement d'une souscription annuelle ambitieuse. Pour en assurer le succès, il ne faut pas se contenter des appels à souscriptions qui paraissent dans notre presse et de la souscription en ligne sur le site national. Il faut l'organiser concrètement comité par comité. C'est aussi un bon moyen de faire le compte de nos soutiens.
Une réunion nationale des comités sur les questions de construction, de fonctionnement sera réunie courant de 2011.