Article publié sur LeMonde.fr le 30 octobre.
Au coeur de la tourmente économique et sociale, le leader de la LCR a de plus en plus le vent en poupe.
Sa cote de popularité ne cesse de grimper et il semble séduire largement à gauche, débordant l'espace traditionnel de l'extrême-gauche. L'initiative de la Ligue communiste révolutionnaire de lancer son Nouveau parti anticapitaliste comme seul "parti de la vraie gauche", qui refuse toute alliance avec les partis traditionnels au nom de son indépendance, rencontre un vrai succès. L'affluence dans les mettings de Besancenot comme les demandes d'adhésion au futur NPA - plus de dix mille selon la direction de la LCR - l'attestent.
Le Parti socialiste a d'abord tenté d'ignorer l'initiative, dénonçant une popularité "construite par les médias". En juin, son bureau national, prenant soudain au sérieux la concurrence d'Olivier Besancenot, décidait la création d'un groupe de travail piloté par le député de Paris Daniel Vaillant.
Depuis ses dirigeants oscillent entre deux voies : railler la radicalité des propositions du jeune facteur ou l'attaquer. "Il y a une contradiction entre le look ultramoderne de Besancenot et le caractère ultraarchaïque des solutions qu'il propose", soutient l'eurodéputé Henri Weber.
Le socialiste souhaite que le PS rappelle que Besancenot et son futur NPA défendent "l'abolition de l'économie de marché au profit d'une économie étatisée et centralement planifiée". "Ça, malgré l'image sympathique de Besancenot, les Français n'en veulent pas." Mais surtout, le leader socialiste, venu de l'extrême-gauche, souhaite souligner l'impasse dans laquelle le NPA veut entraîner la gauche (audio...).
Au PCF, on cherche aussi à appuyer sur ce "hiatus" entre l'image positive du jeune leader révolutionnaire et ses propositions politiques. "Le positionnement du NPA est celui de la vieille Ligue, qui dit 'à gauche no futur, rien n'est possible"."C'est une posture qui empêche tout changement", insiste le porte-parole communiste, Olivier Dartigolles. Un changement dans le rassemblement de la gauche qui, selon lui, est réclamé par les électeurs (audio....).
L'air de rien, les Verts sont également très attentifs au succès du futur NPA qui mord sur ses franges sympathisantes. "Dans la phase de crise sociale très dure qui s'ouvre, les idées de Besancenot vont marquer des points", admet Noël Mamère. Le député de Gironde met en garde contre ce "leurre" (audio...).
En attendant, les militants du NPA préparent activement leur congrès de fondation, prévu pour fin janvier.
Sylvia Zappi