Dix militants de gauche ont été condamnés mercredi à des peines allant de 500 euros d'amende à deux mois de prison avec sursis pour des tags visant un rassemblement d'extrême droite en mars 2012 dans le sud-est de Paris. Trois d'entre eux ont été condamnés pour des faits de "dégradations", pour avoir dessiné le 8 mars 2012 de larges tags sur les murs de l'espace Charenton, un centre de congrès qui devait accueillir quelques jours plus tard les "assises nationales identitaires", organisées avec le soutien du Bloc identitaire. Des tags avaient également été tracés sur les murs d'un cimetière voisin et d'une enceinte SNCF. Sept des prévenus étaient poursuivis pour "participation à un groupement en vue de la préparation de dégradations de biens". Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé trois condamnations à 750 euros d'amende et sept à 500 euros d'amende, à laquelle vient s'ajouter une peine de deux mois de prison avec sursis pour l'un des prévenus qui avait des antécédents judiciaires. Olivier Besancenot, qui était venu avant l'audience soutenir les prévenus, dont certains sont membres du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), avait jugé "complètement disproportionné" le traitement réservé à ces "militants anti-fascistes". C'est effectivement ainsi que s'étaient présentés les dix prévenus, qui se sont dit "solidaires" des actions de protestation menées contre le rassemblement identitaire, qui consistaient principalement selon eux à coller des affiches pour "informer la population". Aucun n'a reconnu être l'auteur des tags. Leur avocate, Me Irène Terrel, avait estimé qu'il s'agissait d "une affaire purement politique, qui a fait l'objet d'une répression politique". Elle avait plaidé la relaxe des 10 prévenus "faute d'éléments légaux" les impliquant et au nom de la "liberté d'expression".
PARIS, 20 fév 2013 (AFP)